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Embaucher un salarié étranger de l’Union européenne permet de donner une chance à toute personne qui souhaite avoir un contrat de travail dans une entreprise en France. Cependant,  les formalités liées à l’embauche changent en fonction de la provenance du futur collaborateur.

En France, il est plus simple de recruter un ressortissant de l’Union européenne qu’un étranger venant d’autres pays grâce au statut privilégié. On fait le point avec vous.

Est-il possible d’embaucher un salarié étranger de l’UE ?

L’embauche d’un salarié étranger européen est possible à condition que la procédure de recrutement se déroule conformément à la législation en vigueur.

En premier lieu, l’employeur doit s’assurer que le futur salarié étranger dispose d’une autorisation de travail et de séjour.

Celui-ci est tenu de présenter une pièce d’identité régularisée dans son pays dès la présentation de sa candidature.

A noter : l’accueil des ressortissants de l’Union européenne a été facilité par les traités de l’association. Grâce aux traités bilatéraux signés par la France avec les autres pays de l’UE, les travailleurs peuvent circuler librement sur tout le territoire européen.

À l’issue de leur embauche en France, ils doivent procéder à la signature de leur contrat de travail ou d’une lettre d’engagement.

Dans tous les cas, la signature du contrat de travail est obligatoire.

Grâce à cette évolution, l’employeur peut confirmer la nationalité du candidat par simple vérification de la carte d’identité ou du passeport, tout comme pour les ressortissants français.

Aucune démarche spécifique n’est ainsi nécessaire.

De plus, le contrat de travail permet au salarié étranger européen de jouir des mêmes avantages que les salariés français

bon à savoir : les formalités sont plus compliquées dans le cadre de l’embauche d’un travailleur étranger non européen.

Quels sont les pays concernés par l’embauche d’une salarié ressortissant de l’UE ?

Les ressortissants des pays membres de l’UE sont autorisés à travailler en France sans aucune formalité au préalable. 

De ce fait, les pays concernés sont : l’Allemagne, l’Autriche ; la Belgique ; la Bulgarie ; Chypre; la Croatie ; le Danemark ;l’Espagne ;l’Estonie ; la Finlande ; la Grèce ; la Hongrie, l’Irlande ; l’Italie ; la Lituanie ; la Lettonie ; le Luxembourg ; Malte ; les Pays-Bas ; la Pologne ; le Portugal ; la République Tchèque ; la Roumanie ; la Slovaquie ; la Slovénie et la Suède.

Attention : le Royaume-Uni ne fait plus partie de la liste des pays européens concernés en raison de sa sortie de l’UE depuis le Brexit.

Le titre de séjour du ressortissant européen peut lui être demandé au cours du processus de recrutement. 

En effet, la réglementation du travail en France indique  la nécessité pour le travailleur de présenter un justificatif de son statut avant l’occupation d’un poste.

Une fois ce document accompagné d’une pièce d’identité vérifiée, l’employeur peut ensuite procéder au recrutement et à l’embauche du candidat étranger européen.

L’autorisation de travail d’un salarié ressortissant de l’UE est-elle obligatoire ?

Pour savoir si l’autorisation de travail est obligatoire, il faut connaître :

  • Les personnes concernées ;
  • Les personnes exemptées.

Les personnes concernées

La loi a également prévu l’obligation pour tout salarié de détenir une autorisation de travail sous peine de rejet de sa candidature.

En pratique, cette autorisation peut se présenter sous forme d’un visa ou d’un titre de séjour. 

Elle donne la possibilité à un étranger venant d’Europe d’occuper un poste dans l’Hexagone. En principe, les ressortissants des pays européens sont exemptés de cette obligation, puisqu’ils sont autorisés à circuler et à travailler dans les pays membres de l’UE.

De ce fait, il ne concerne toutefois que les personnes provenant de pays en dehors de l’UE, soit :

  • Les travailleurs temporaires ;
  • Les étudiants possédant une carte de séjour temporaire souhaitant travailler au-delà des 60% réglementaires de la durée annuelle de travail ;
  • Les travailleurs saisonniers (grâce au CDD saisonnier).

La demande d’autorisation de travail doit être visée par la DREETS . La préfecture remet la carte de séjour afin de valider la demande.

Sachez que certains documents peuvent valoir autorisation de travail tels que le visa vacances-travail de certains jeunes étrangers.

A noter : L’embauche d’un salarié roumain, croate ou bulgare ne requiert pas d’autorisation de travail lorsque celui-ci exerce temporairement sur le territoire français. Ce régime spécifique s’applique dans le cadre d’un détachement, notamment lorsque le salarié est engagé par une entreprise de prestation de services internationale.

Les personnes exemptées

Certaines situations permettent aux étrangers européens de travailler librement sur le territoire français, notamment :

  • Le statut de salarié détaché qui travaille pour le compte d’un prestataire de service européen ;
  • L’exercice d’une activité salariée pour une période de moins de trois mois dans les secteurs du sport, de l’art, de la culture, de la science, de la production et de la diffusion cinématographique et audiovisuelle, du mannequinat, des services à la personne, des services informatiques, des missions d’audit et de l’enseignement.

Quelles sont les formalités à suivre pour obtenir l’autorisation de travail ?

L’employeur s’occupe de la demande d’autorisation de travail.

À cet effet, il vérifie le titre de séjour de la personne auprès de la préfecture du siège de l’entreprise.

La demande est ensuite remise au service de la main-d’œuvre étrangère de la DREETS .

Ce dernier se charge de l’analyse de la situation de son activité salariée et du répertoire des postes concernés.

A cet effet, les qualifications et les exigences de diplômes sont inspectées de manière rigoureuse.

A noter : La demande d’autorisation de travail pour un salarié étranger est obligatoire si la personne à embaucher vient d’un pays en dehors de la zone européenne. Si elle n’est pas formalisée, l’employeur encourt des sanctions pénales, telles que la peine de prison, le paiement d’une amende ou l’interdiction d’exercer.

Dans le cadre de l’analyse de cette demande, le service de la main-d’œuvre étrangère de la DREETS  procède à l’examen de divers éléments, notamment :

  • Le curriculum vitae du candidat ;
  • Les copies de ses diplômes :
  • Ses attestations d’emploi.

L’administration vérifie si les conditions de travail du salarié étranger correspondent à celles instaurées dans le métier. Dans le cas contraire, l’autorisation de travail est refusée.

La validation de l’autorisation de travail s’effectue dans les deux mois qui suivent le dépôt de la demande. Si l’administration ne se manifeste pas après ce délai, la demande est considérée comme refusée.

Bon à savoir : Une notification du refus ou de l’acceptation de la demande est adressée à l’employeur et à l’étranger. Le refus doit être dûment justifié. Les voies et délais de recours doivent être inscrits dans la lettre d’avis.

Enfin, l’entrepreneur peut contester la décision de refus par voie de recours gracieux ou hiérarchique.

Attention : Le recours gracieux est présenté devant l’administration de l’unité territoriale de la DREETS , tandis que le recours hiérarchique est soumis au ministre de l’Intérieur.

Il est également possible d’effectuer un recours en annulation devant le tribunal administratif. Le délai de saisine de la juridiction est de deux mois à compter de la notification du refus de la demande d’autorisation de travail.

Comment remplir la DPAE pour un salarié étranger européen ?

L’embauche d’un salarié européen lui permet de bénéficier de la sécurité sociale.

De ce fait, l’employeur est tenu d’effectuer une déclaration préalable à l’embauche ou déclaration préalable à l’embauche (DPAE).

Ce document est l’unique formalité à effectuer suite à l’embauche. Il est dressé huit jours avant l’embauche d’un ressortissant d’un des pays de l’UE.

A noter : Tous les salariés ayant conclu un contrat de travail sont soumis à cette formalité, sauf les stagiaires et les adhérents au Titre emploi service entreprise ainsi qu’au Titre Firmes étrangères et au Chèque Emploi Associatif.

Tous les types de contrats sont concernés par la DPAE, qu’il s’agisse d’un contrat de travail (CDD), d’un contrat de travail (CDI) ou d’un contrat de travail temporaire .

Pour remplir la DPAE d’un travailleur étranger européen:

  • L’employeur peut passer par des sites spécialisés : un formulaire type est mis à la disposition des internautes à cet effet ;
  • Le document peut être envoyé par lettre recommandée : l’accusé de réception est envoyé à l’employeur dans les cinq jours ouvrables suivant l’envoi de la déclaration. Le salarié reçoit une copie de la DPAE ou son accusé de réception.

Si une erreur se produit au cours du remplissage de la DPAE, une demande de rectification doit être adressée à l’URSSAF deux jours après l’obtention de l’accusé de réception.

Attention : Si la déclaration n’a pas été effectuée par l’employeur, celui-ci encourt des sanctions lourdes, telles que le redressement judiciaire.

Quelles sont les règles à respecter en cas d’embauche d’un salarié étranger européen ?

Les règles d’embauche d’un salarié étranger changent en fonction du lieu de résidence de celui-ci. Donc :

  • Soit le travailleur étranger habite hors de la France ;
  • Soit le travailleur étranger habite en France.

Le salarié étranger habite hors de la France

Lorsque la personne réside hors de la France, l’employeur doit suivre la procédure d’introduction.

Cette procédure est composée de plusieurs étapes, notamment :

  • La demande d’autorisation de travail ;
  • Le dépôt de l’offre d’emploi auprès d’un organisme de placement ;
  • La transmission des candidatures à la DREETS.

Lorsque la demande est acceptée par la DREETS, l’administration la transmet au poste consulaire et à l’OFII en vue de procéder au contrôle médical et l’acheminement du travailleur étranger dans l’Hexagone.

à noter : Trois mois après l’arrivée de ce dernier en France, le contrôle médical doit être effectué. En cas de non-respect de ce délai, l’autorisation de travail peut lui être retirée.

Le salarié étranger habite en France

L’employeur vérifie au préalable que le futur salarié détient un titre de séjour en cours de validité ou qui vaut autorisation de travail. Cette vérification doit être effectuée au moins deux jours avant l’embauche.

Une demande d’authentification de ce titre de séjour doit être déposée à la préfecture du département du lieu de recrutement. Elle peut être envoyée par courrier électronique.

La réponse à la demande d’authentification est adressée à l’employeur dans les deux jours ouvrables suivant la réception du document.

Si aucune réponse ne lui est adressée durant ce délai, l’autorisation de travail est accordée au salarié étranger. 

Une fois la vérification du titre de séjour et de l’autorisation de travail terminée, l’employeur peut poursuivre la procédure d’embauche habituelle.

À noter : certains titres de séjour valent automatiquement autorisation de travail. Ces titres sont : la carte de séjour « compétences et talents » validée sur une période de trois ans , le visa long séjour, la carte de résident de 10 ans, l’autorisation provisoire de séjour pour les étudiants qui viennent de terminer leurs études en France et la carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » valable pour une période d’un an.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect des règles d’embauche d’un salarié ressortissant européen ?

La procédure d’embauche d’un salarié étranger doit être rigoureusement suivie sous peine de sanctions pénales et civiles lourdes.

Employer un salarié en situation illégale exerçant une activité professionnelle expose l’employeur à cinq années d’emprisonnement et au paiement d’une amende allant jusqu’à 15 000 euros. 

Bon à savoir : Pour les personnes morales, cette amende peut atteindre les 75 000 euros.

D’autres peines complémentaires peuvent accompagner ces sanctions, telles que l’interdiction d’exercer l’activité professionnelle ou le non accès aux marchés publics pendant cinq ans.

FAQ

Est-ce qu’un européen peut travailler en France ?

Les citoyens de l'Union européenne ont le droit de vivre et de travailler en France sans avoir besoin de visa ou de permis de travail. Cependant, si vous résidez en France depuis plusieurs années et que vous souhaitez vous y installer pour une période prolongée, vous pouvez demander une carte de résident.

Combien coûte un visa de travail pour la France ?

En général, la demande de ce visa de travail pour la France coûte 99 EUR (120 USD) .

Quels sont les visas nécessaires pour travailler en France ?

Vous devez demander un visa de court séjour si votre séjour de travail dure moins (ou exactement) 90 jours sur une période totale de 180 jours (six mois). Vous devez demander un visa de long séjour si vous restez plus longtemps, entre trois mois et un an maximum. Il s'agit d'un visa de type D ou « national ».

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Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L’ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris

Dernière mise à jour le 09/09/2024

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CONRAD
CONRAD
avril 29, 2020 11:36 am

Je suis de luxembourgois et je peux avoir en travail en france mais je nais pas la carte vital le patron peux me donner en contrat de travail Avec DPAE ou avec la DUE merci

chris
chris
mai 7, 2020 5:26 pm

Bonjour j’ai une DPAE a remplir pour un ressortissant français qui n’a pas de n° de sécu : que faut-il mettre dans la case ?

Laurent Bien-Aimé Andriatahina Ralaimaro
Laurent Bien-Aimé Andriatahina Ralaimaro
janvier 22, 2024 9:38 am

Je suis un homme de 64 ans, je suis Malagasy et j’habite à Madagascar.
J’ai des expériences professionnelles dans le domaine du développement local et ressources humaines, plus de 15 ans.
Je cherche un emploi dans ces domaines.

Amira
Éditeur
janvier 22, 2024 5:49 pm

Bonjour,

Dans le cadre de votre recherche d’emploi, nous vous invitons à vous inscrire sur le site de France Travail (anciennement Pôle emploi). Vous pourrez alors bénéficier d’un accompagnement personnalisé dans votre recherche d’emploi.

En vous souhaitant une agréable journée,

L’équipe LegalPlace

Martin Vandersteen
Martin Vandersteen
février 8, 2024 6:25 pm

Bonjour,

Qu’en est-il du cas où on engage un salarié étranger qui reste vivre dans son pays d’origine, et ne vient donc jamais en France ?
Par exemple quand on engage un salarié Belge qui travaille à distance depuis la Belgique et est donc taxé en Belgique.

Quels seraient les démarches dans les grandes lignes ? Merci beaucoup !

Mireille
Éditeur
Mireille
mars 8, 2024 12:00 pm
Répondre à  Martin Vandersteen

Bonjour,
Dans la situation où vous embauchez un salarié belge qui travaille depuis son pays d’origine, il vous faudra faire la demande d’autorisation de travail, le dépôt de l’offre de l’offre d’emploi auprès d’un organisme de placement et transmettre les candidatures à la DIRECCTE.
En espérant que vous passez une agréable journée,
L’équipe LegalPlace.

Mohamed Ben Naceur
Mohamed Ben Naceur
novembre 7, 2024 4:34 pm

Bonjour, je suis tunisien et je suis résident en Bulgarie avec un permit de long séjour. Est-ce ceci s’applique à ma situation ?

XU Xigmin
XU Xigmin
novembre 21, 2024 8:00 pm

Bonjour je suis Chinoise, je possède un titre de séjour allemand…est-ce que je peux commencer à travailler en france en tant que doctorante pendant 3 mois pendant le délai de ma demande de titre de séjour français (talent chercheur) Merci

Khadidja
Éditeur
décembre 3, 2024 11:44 am
Répondre à  XU Xigmin

Bonjour,

Avec un titre de séjour allemand, vous ne pouvez pas travailler en France avant d’obtenir votre titre de séjour français. Si vous avez un récépissé de demande de titre “passeport talent – chercheur”, vérifiez s’il autorise l’activité professionnelle. Contactez votre préfecture pour confirmer.

En espérant que notre réponse vous sera utile, nous vous souhaitons une belle journée. L’équipe LegalPlace.

Rédigé par

Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L'ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris