La prescription biennale en droit des assurances
Dernière mise à jour le 15/09/2021
La prescription biennale est posée à l’article L114-1 du Code des assurance : « Toutes actions dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites par deux ans à compter de l’événement qui y donne naissance ». Ce délai extrêmement court entraîne nécessairement la survenance de litiges, puisque les compagnies d’assurances l’invoquent régulièrement dans le but d’éviter d’indemniser un sinistre. Il est donc important de connaitre à la fois le champ d’application et le point de départ de la prescription biennale.
Le champ d’application de la prescription biennale
Cette prescription biennale ne concerne que les rapports contractuels entre l’assuré et l’assureur. A contrario, ne sont pas soumises à la prescription biennale les actions où sont parties des tiers au contrat d’assurance, peu importe leur qualité : tiers victime ; tiers responsable voire tiers bénéficiaire.
Si le délai de prescription de droit commun est de 5 ans (comme par exemple, la prescription d’une reconnaissance de dette), le délai applicable en matière de contrat d’assurance est lui réduit à 2 ans. Toutefois, l’article L114-1 du Code des assurances pose certaines nuances.
La prescription est en effet portée à 10 ans :
- Dans les contrats d’assurance vie lorsque le bénéficiaire est une personne distincte du souscripteur ;
- Dans les contrats d’assurance contre les accidents atteignant les personnes, lorsque les bénéficiaires sont les ayants droits de l’assuré décédé.
Concernant les assurances vie, la prescription des actions du bénéficiaire peut également être portée au plus tard à 30 ans à compter du décès de l’assuré.
Point de départ de la prescription biennale
Le point de départ de cette prescription est, par principe, fixé au jour de l’évènement donnant naissance aux « actions dérivant du contrat ».
L’article poursuit toutefois en ajoutant des exceptions :
« Toutefois, ce délai ne court :
1° En cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où l’assureur en a eu connaissance ;
2° En cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent qu’ils l’ont ignoré jusque-là.
Quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un tiers, le délai de la prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré ou a été indemnisé par ce dernier ».
Sous réserve des précisions légales rapportées ci dessus, le point de départ, en cas de sinistre par exemple, sera le jour où les intéressés en ont eu connaissance.
La suspension de la prescription biennale
Ce délai de prescription peut aussi être suspendu ou interrompu. C’est l’article L114-2 du Code des Assurances qui le précise, indiquant :
« La prescription est interrompue par une des causes ordinaires d’interruption de la prescription et par la désignation d’experts à la suite d’un sinistre. L’interruption de la prescription de l’action peut, en outre, résulter de l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception adressée par l’assureur à l’assuré en ce qui concerne l’action en paiement de la prime et par l’assuré à l’assureur en ce qui concerne le règlement de l’indemnité ».
L’obligation d’information pesant sur l’assureur
Enfin, rappelons que dans un souci de protection des assurés, le Code des Assurances prévoit également que le contrat d’assurance doit rappeler les règles s’appliquant à la prescription (art. R112-1). L’omission d’une telle mention aura pour conséquence de rendre inopposable le délai de prescription à l’assuré.
Il convient donc d’être prudent et diligent dans la gestion de son dossier d’assurances, pour ne pas prendre le risque de se voir opposer la prescription biennale par l’assureur.
FAQ
Qu'est-ce que la prescription ?
La prescription se définit comme un mode d'extinction d'un droit résultant de l'inaction de son titulaire pendant un certain laps de temps.
Comment interrompre la prescription biennale ?
Différents évènements peuvent interrompre la prescription :
- La désignation d'un expert après le sinistre ;
- La reconnaissance par le débiteur du droit du poursuivant
- Un acte d'exécution forcée tel qu'une injonction de payer
- L'envoi d'une lettre recommandée avec accusé de réception réclamant le paiement des indemnités
Dernière mise à jour le 15/09/2021