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L’essor de la digitalisation a fait du traitement des données de santé un point essentiel traité par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

Ce dernier, entré en vigueur en 2018, est venu poser un cadre réglementaire au traitement de ces données et imposer aux organismes une mise en conformité avec le RGPD et les règles établies par celui-ci.

Qu’est-ce qu’une donnée de santé ?

Avant toute chose, il convient de définir ce qu’est une donnée de santé, en quoi elles sont particulièrement sensibles et les conséquences de leur particularité.

Définition

L’article 4-15 du RGPD définit les données concernant la santé comme « les données à caractère personnel relatives à la santé physique ou mentale d’une personne physique, y compris la prestation de soins de santé, qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne ». Elles peuvent être passées, présentes ou futures.

Ainsi, on retrouve parmi les données de santé :

  • Les informations relatives à une personne physique
  • Les informations obtenues lors du test ou de l’examen d’une partie du corps
  • Les informations concernant une maladie (handicap, risque de maladie, antécédents médicaux, etc)

L’interdiction de traitement des données sensibles

Les données sensibles font partie d’une catégorie particulière de données personnelles et sont encadrées par l’article 9 du RGPD. Elles correspondent à des informations révélant :

  • la prétendue origine raciale ou ethnique
  • les convictions religieuses ou philosophiques
  • l’appartenance syndicale
  • le traitement des données génétiques
  • les opinions politiques
  • les données biométriques aux fins d’identifier une personne physique de manière unique

Les données de santé en font également partie, ce qui rend leur traitement interdit en principe. On entend par traitement des données de santé, toute opération impliquant l’utilisation de données de santé.

Toutefois, certaines prestations médicales requièrent impérativement le traitement de ces données, c’est pourquoi le RGPD pose de nombreuses exceptions à cette interdiction.

Les exceptions à l’interdiction de traitement des données de santé par le RGPD

Le traitement des données de santé est en principe interdit par le RGPD, néanmoins celui-ci est venu poser deux exceptions :

  • L’obtention du consentement de la personne
  • Les exceptions à l’obligation de consentement

L’obtention du consentement de la personne

Le traitement des données de santé est autorisé dans le cas où la personne physique donne son accord au responsable de traitement. Il s’agit d’une des exceptions ayant été introduites dans le RGPD.

Le recueil du consentement est cependant soumis au respect de quatre critères cumulatifs. Il doit en effet être :

  • Libre : il ne doit pas être contraint ni influencé
  • Spécifique : il doit correspondre à un seul traitement, pour une finalité déterminée
  • Eclairé : il doit être accompagné d’un certain nombre d’informations communiquées à la personne physique
  • Univoque : il doit être donné par une déclaration ou tout autre acte positif clair
Attention : Ne sont pas considérées comme univoques les cases pré-cochées ou pré-activées, les consentements « groupés », ou encore l’inaction.

Les exceptions à l’obligation de consentement

Hormis l’obligation de consentement, le RGPD prévoit d’autres exceptions permettant le traitement des données de santé, notamment :

  • La prévention de la santé publique
  • La préservation des intérêts vitaux de la personnes physique concernée
  • L’appréciation médicale
  • La médecine du travail ou la mise en œuvre du respect du pourcentage légal d’emploi de personnes atteintes d’un handicap
  • La gestion des systèmes et services de santé ou de la protection sociale

Comment traiter les données de santé en conformité avec le RGPD ?

Plusieurs obligations sont imposées par le RGPD aux responsables de traitement des données de santé. On retrouve notamment le principe d’accountability, consistant à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir les principes posés par le RGPD.

La désignation d’un DPO

L’entreprise réalisant des traitements de données de santé peut avoir l’obligation de désigner un délégué à la protection des données (DPO). C’est le cas notamment lorsque l’entreprise traite des données de santé à grande échelle.

En effet, le DPO a pour fonction d’organiser la mise en conformité de l’organisme au RGPD. La personne désignée peut être interne ou externe à l’entreprise.

La tenue d’un registre des traitements

Les entreprises traitant des données de santé ont également l’obligation de tenir un registre des traitements devant réunir :

  • Les informations sur le responsable du traitement et DPO
  • Les informations sur les personnes concernées
  • Les finalités du traitement
  • Les délais de conservation des données
  • La description des mesures mises en place pour optimiser la protection des données

La réalisation d’une analyse d’impact des risques relatifs aux données de santé

Le traitement de données de santé peut conduire à des impacts non négligeables sur la vie privée ainsi que sur les droits et libertés des individus. C’est pourquoi le RGPD impose la réalisation d’une analyse d’impact sur le traitement de ce type de données aux responsables de traitement.

Cette analyse doit notamment comporter :

  • Les détails sur les opérations de traitement ainsi que le but poursuivi par le responsable de traitement
  • Les mesures de protection mises en œuvre pour assurer la protection des données
  • Un rapport entre bénéfices et risques causés par le traitement
Attention : La réalisation d’une analyse d’impact des risques n’est nécessaire que si le traitement des données de santé est susceptible d’avoir un impact significatif sur les droits et libertés fondamentaux des individus.

Les droits des utilisateurs

Afin de garantir la protection de leurs données personnelles, le RGPD prévoit de nombreux droits aux utilisateurs :

  • Un droit d’accès aux données
  • Un droit de rectification
  • Un droit à la portabilité des données en vertu duquel toute personne dispose du droit de récupérer les données qu’elle a fournies à l’organisme collecteur
  • Un droit à la limitation du traitement permettant aux personnes concernées de demander sous certaines conditions le gel de l’utilisation de leurs données
A noter : Les responsables de traitements doivent impérativement veiller au respect de ces droits, au risque de s’exposer à des sanctions imposées par le RGPD.

FAQ

Qu’est-ce qu’une donnée de santé ?

Une donnée de santé est une donnée personnelle concernant la santé physique ou mentale d’une personne qui révèle une information sur l’état de santé de celle-ci. Ces données sont considérées comme sensibles par l’article 9 du RGPD. Elles bénéficient donc d’un encadrement spécifique.

Qui peut traiter des données de santé ?

Le traitement des données de santé est en principe interdit. Toutefois, les organismes ayant recueilli le consentement des personnes concernées sont autorisés à traiter les données de santé. Les organismes répondant également aux exceptions posées par l’article 9 du RGPD ont la possibilité de traiter des données de santé.

Comment traiter les données de santé ?

Le traitement des données de santé est soumis à plusieurs obligations en matière de protection des données personnelles. Ainsi, les responsables de traitement doivent notamment nommer un délégué à la protection des données (DPO) et tenir un registre des traitements.

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Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L’ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris

Dernière mise à jour le 16/03/2022

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Random Web Surfer
Random Web Surfer
mars 14, 2023 2:26 pm

EN QUOI LES DONNEES DE SANTE SONT-ELLE SENSIBLES ? ( j’ai besoin d’une réponse du genre, Pourquoi est-il interdit de traiter les données personnelle de santé, si possible argumenté )

Amira
Éditeur
Amira
mars 17, 2023 12:57 pm
Répondre à  Random Web Surfer

Bonjour,

Les données de santé sont des données sensibles car elles regroupent des informations personnelles concernant la vie privée des patients. A ce titre et afin de ne pas porter atteinte au respect de la vie privée des personnes concernées, les données de santé bénéficient d’un haut niveau de protection.

En espérant que cette réponse vous a été utile,

L’équipe LegalPlace

Jonathan
mars 27, 2023 3:49 pm

Y-a-t-il des normes à respecter pour le traitement de ces données dans le cadre du développement d’applications médicales ? (ex: chiffrage des données, offuscation) Où peut-on consulter ces normes ?

Amira
Éditeur
Amira
mars 28, 2023 4:51 pm
Répondre à  Jonathan

Bonjour,

Pour connaître les règles de conformité en matière de RGPD, vous pouvez consulter le site de la CNIL.

En espérant que cette réponse vous a été utile,

L’équipe LegalPlace

Jonathan
mars 28, 2023 5:07 pm
Répondre à  Amira

ça l’est, même si les informations ne sont pas toujours 100% claires. Merci !

Jean Paul
Jean Paul
avril 28, 2023 7:45 pm

A qui appartiennent les données de santé au sein d’un cabinet ? Au patient ? ou au soignant ?

Amira
Éditeur
Amira
mai 2, 2023 2:13 pm
Répondre à  Jean Paul

Bonjour,

Les données de santé sont confidentielles et appartiennent aux patients. En outre, elles sont protégées par le secret médical et ne peuvent être divulguées sans le consentement explicite du patient, sauf dans des cas très spécifiques prévus par la loi. Les professionnels de santé sont donc tenus de respecter le secret médical et de protéger les données de santé de leurs patients.

En espérant que cette réponse vous a été utile,

L’équipe LegalPlace

Jean Paul
Jean Paul
mai 2, 2023 7:53 pm
Répondre à  Amira

Bonjour, je vous remercie pour votre réponse.

Que pensez vous de cette article ?
“Selon la Loi Informatique et Libertés de 1978, les données de santé sont exclues du droit de propriété. C’est-à-dire qu’elles n’appartiennent à personne. Nous ne sommes donc pas “propriétaire” de nos données de santé comme nous pouvons l’être d’une maison ou d’un objet, et nous n’en disposons pas selon notre envie : nous n’avons pas le droit de les vendre, par exemple.
Pas d’inquiétude cependant, personne d’autre n’en est le propriétaire !”

source : https://masante.re/9-choses-a-savoir-sur-mes-donnees-de-sante-6560.html
Merci par avance pour votre avis.

Jean Paul
Jean Paul
mai 13, 2023 3:39 pm

Bonjour, pour faire suite à votre réponse,
Que pensez vous de cette article ?
“Selon la Loi Informatique et Libertés de 1978, les données de santé sont exclues du droit de propriété. C’est-à-dire qu’elles n’appartiennent à personne. Nous ne sommes donc pas “propriétaire” de nos données de santé comme nous pouvons l’être d’une maison ou d’un objet, et nous n’en disposons pas selon notre envie : nous n’avons pas le droit de les vendre, par exemple.
Pas d’inquiétude cependant, personne d’autre n’en est le propriétaire !”
source : https://masante.re/9-choses-a-savoir-sur-mes-donnees-de-sante-6560.html
Merci par avance pour votre avis.

bringold
bringold
février 13, 2024 8:45 am

bonjour du coup j’ai pas très bien compris, il existe quel mécanisme juridique de protection de ces données de santé ?

Rédigé par

Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L'ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris

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