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L’impôt sur les dividendes constitue un point clé pour tout dirigeant ou associé souhaitant se verser une part des bénéfices de son entreprise. Entre prélèvement forfaitaire unique, imposition au barème progressif et cotisations sociales, la fiscalitédes dividendes peut vous sembler complexe. Nos experts vous aident à comprendre l’imposition des dividendes de votre société.

🎯 Les points essentiels à retenir :

  • L’imposition des dividendes repose sur deux régimes : PFU (30 %) ou barème progressif avec abattement de 40 %.
  • Les dirigeants TNS sont soumis à cotisations sociales au-delà de 10 % du capital.
  • Le régime mère-fille permet une quasi-exonération des dividendes entre sociétés.
  • En 2025, la fiscalité reste stable, mais la transparence et la traçabilité des bénéficiaires sont renforcées.

Qu’est-ce que l’imposition des dividendes ?

Les dividendes représentent la part des bénéfices distribuée aux associés ou actionnaires d’une société. En France, ils sont considérés comme des revenus de capitaux mobiliers et sont donc soumis à une imposition spécifique.

L’imposition des dividendes dépend principalement de trois critères :

  • Le statut du bénéficiaire (personne physique ou morale) ;
  • Le régime fiscal choisi (PFU ou barème progressif) ;
  • Le régime social du dirigeant (TNS ou assimilé salarié).

L’objectif de ce dispositif est d’assurer une contribution équitable aux recettes publiques, tout en laissant au contribuable la possibilité d’optimiser sa fiscalité selon sa situation.

Quelle imposition des dividendes pour les personnes physiques ?

Si vous êtes associé personne physique d’une société, vous disposez d’un choix :

  • Conserver l’imposition par défaut au prélèvement forfaitaire unique, ou flat tax ;
  • Opter pour l’impôt sur le revenu.

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30 %

Depuis 2018, les dividendes perçus par les particuliers sont, par défaut, soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU), communément appelé flat tax.

Son taux global est de 30 %, réparti comme suit :

  • 12,8 % d’impôt sur le revenu ;
  • 17,2 % de prélèvements sociaux.
Bon à savoir : Lors du versement des dividendes, un acompte de 12,8 % est prélevé automatiquement. Il s’agit d’une avance sur l’impôt final dû au titre de l’année.

Le PFU est souvent plus avantageux si votre taux marginal d’imposition (TMI) dépasse 30 %.

Il simplifie aussi les démarches administratives, puisque la plupart des prélèvements sont effectués à la source.

L’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu

Chaque associé peut choisir, lors de sa déclaration annuelle, d’être imposé selon son taux d’imposition personnel. Cette option (case 2OP de la déclaration fiscale) permet de bénéficier de certains avantages :

  • Un abattement de 40 % sur le montant brut des dividendes ;
  • Une déduction partielle de la CSG (6,8 %) ;
  • La possibilité de déduire les frais liés à la détention des titres (frais de garde, courtage, etc.).

Exemple : Un associé dont la tranche marginale d’imposition est de 11 % aura souvent intérêt à choisir le barème progressif plutôt que le PFU.

Quelle option choisir en 2025 ?

Le choix entre PFU et barème progressif dépend essentiellement de votre revenu global et de votre situation familiale.

En 2025, il est recommandé d’effectuer une simulation avant de prendre une décision : l’administration fiscale permet d’estimer le montant de l’impôt dans les deux cas.

💡 Astuce LegalPlace : Pour les foyers à revenus modestes, l’option pour le barème progressif reste souvent plus intéressante, surtout si les dividendes sont peu élevés. En revanche, les dirigeants à revenus plus confortables privilégient généralement le PFU.

Quelles cotisations sociales sur les dividendes des dirigeants ?

Les cotisations sociales sur les dividendes dépendent du statut du dirigeant.

Les dirigeants affiliés au régime des travailleurs non salariés (TNS)

Sont concernés :

  • Les gérants majoritaires de SARL ;
  • Les associés uniques d’EURL soumises à l’IS.

Depuis 2013, les dividendes versés à ces dirigeants sont soumis à cotisations sociales sur la part qui excède 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes en compte courant d’associé.

Exemple : Une EURL dispose d’un capital social et de comptes courants totalisant 50 000 €.
Les premiers 5 000 € de dividendes (10 %) échappent aux cotisations sociales.
Au-delà, la fraction excédentaire est soumise aux cotisations URSSAF (environ 40 à 45 % selon les cas).

Les dirigeants assimilés salariés

Les présidents de SAS ou de SASU ne sont pas affiliés au régime des travailleurs non salariés.
Par conséquent, les dividendes perçus ne sont pas assujettis aux cotisations sociales, mais uniquement au PFU ou au barème progressif.

Ce régime est souvent jugé plus favorable, mais il convient de le mettre en perspective avec le coût des charges sociales sur la rémunération classique.

Quelle imposition des dividendes pour les personnes morales ?

L’imposition des dividendes sera différente selon que la personne morale est soumise à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.

Les sociétés relevant de l’impôt sur le revenu (IR)

Dans les sociétés de personnes (EURL à l’IR, SARL de famille, SCI à l’IR, etc.), les dividendes ne sont pas imposés au niveau de la société.

Ils sont directement intégrés au revenu imposable de chaque associé, selon sa quote-part.

Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS)

Pour une société soumise à l’IS (SARL, SAS, SA…), les dividendes perçus sont comptabilisés comme produits financiers et intégrés au résultat imposable.

L’imposition s’effectue :

  • Au taux normal de 25 % ;
  • Au taux réduit de 15 % sur les premiers 42 500 € de bénéfices, sous conditions.

Le régime mère-fille

Une société mère qui détient au moins 5 % du capital de sa filiale peut bénéficier du régime mère-fille.

Ce dispositif exonère 95 % des dividendes perçus, seule une fraction de 5 % étant réintégrée dans le résultat imposable.

Attention : Pour profiter du régime mère-fille, la société mère doit s’engager à conserver les titres de participation pendant au moins deux ans.

Ce qui change pour l’imposition des dividendes en 2025

La loi de finances pour 2025 n’a pas modifié les taux du PFU, mais plusieurs ajustements méritent l’attention des dirigeants :

  • Renforcement du contrôle du “bénéficiaire effectif” : les sociétés doivent identifier plus clairement les personnes physiques percevant les dividendes ;
  • Précisions sur la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) : elle s’applique dès 250 000 € de revenus pour une personne seule, incluant les dividendes ;
  • Digitalisation accrue des déclarations : les déclarations 2777-SD doivent désormais être déposées exclusivement via le compte fiscal professionnel en ligne.

Ces mesures visent à simplifier les démarches et à améliorer la transparence fiscale.

Comment déclarer les dividendes versés ?

La société qui distribue les dividendes comme l’associé qui les perçoit doivent déclarer les sommes à l’administration fiscale. Les formalités ne sont toutefois pas les mêmes.

Côté société distributrice

La société qui verse les dividendes doit remplir la déclaration n° 2777-SD, dans les 15 jours suivant la fin du mois du versement.

Cette formalité s’effectue :

  • Via le compte fiscal professionnel sur impots.gouv.fr ;
  • Par l’intermédiaire d’un expert-comptable.

Côté associé bénéficiaire

Les associés personnes physiques doivent reporter les montants perçus dans leur déclaration annuelle de revenus :

  • Case 2DC : dividendes perçus ;
  • Case 2BH : prélèvements sociaux ;
  • Case 2CK : acompte de 12,8 % déjà prélevé.

Dividendes et non-résidents : la retenue à la source

Les dividendes versés à des associés non-résidents, c’est-à-dire qui sont domiciliés en dehors du territoire français, sont soumis à une retenue à la source, dont le taux varie selon la convention fiscale entre la France et le pays de résidence.

En général, ce taux oscille entre 12,8 % et 30 %.

Exemple : Pour un associé résidant en Allemagne, la convention franco-allemande limite cette retenue à 15 %.

Quelle stratégie pour optimiser l’imposition des dividendes ?

Quelques leviers permettent de réduire la pression fiscale :

  • Choisir le statut juridique le plus adapté (SAS pour éviter les cotisations sociales sur dividendes, ou SARL pour profiter d’un régime de rémunération mixte) ;
  • Ajuster la politique de distribution pour limiter le montant excédant 10 % du capital ;
  • Envisager un report ou une capitalisation des bénéfices lorsque la situation fiscale personnelle est défavorable.
💡 Astuce LegalPlace : Un expert-comptable peut simuler le gain fiscal selon votre statut et votre régime matrimonial. Une stratégie bien calibrée permet d’économiser plusieurs milliers d’euros. Pour gérer la distribution des dividendes de votre société sans effort, confiez votre comptabilité d’entreprise à nos experts LegalPlace qui vous guideront pas à pas et répondront à toutes vos questions.

FAQ

Quand sont imposés les dividendes ?

Qu’il opte pour le prélèvement forfaitaire unique ou l’imposition des dividendes au barème progressif, un particulier est redevable du :

  • Versement d’un acompte de 12,8 % lors de la distribution ;
  • Paiement du solde lors de son imposition définitive l’année suivante.

Quels sont les dividendes éligibles à l’abattement de 40 % ?

Pour bénéficier de l’abattement de 40 %, les dividendes doivent réunir deux conditions :

  • Une assemblée générale a validé leur versement ;
  • La société distributrice est basée en France, dans l’Union européenne ou dans un pays qui a conclu un accord avec la France pour éviter la double imposition.

  • Comment déclarer ses dividendes aux impôts ?

    La déclaration des dividendes aux impôts s’effectue à différents niveaux. En effet, la société distributrice transmet la déclaration n° 2777-SD tandis que l’associé personne physique indique dans sa déclaration de revenus :

  • Les dividendes perçus dans les cases 2 DC et 2BH ;
  • L’acompte de 12,8 % déjà versé dans la case 2CK.

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    Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L’ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris

    Dernière mise à jour le 30/10/2025

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    Grux j-l
    Grux j-l
    01/02/2024 6h51

    Comment déclarer des dividendes sur le cerfa 2042*C

    Alissia
    Administrateur
    01/02/2024 16h42
    Répondre à  Grux j-l

    Bonjour,
    Le montant des dividendes doit être renseigné dans la case 2DC du cadre « Revenus des valeurs et capitaux mobiliers » en page 3 du formulaire.
    En espérant que notre réponse vous sera utile, nous vous souhaitons une belle journée.
    L’équipe LegalPlace

    Marc Amblard
    Marc Amblard
    13/05/2024 6h42
    Répondre à  Alissia

    Grux, on ne vous a jamais appris à dire merci ?

    Montagne
    Montagne
    24/04/2024 10h44

    Bonjour. Bilan 31/12/23 il y aura une distribution de dividendes courant 2024.
    Dois je les déclarer sur ma déclaration de revenus à faire ou dois je attendre de les avoir encaissé et les déclarer l’année prochaine ? Merci de votre réponse. Cordialement

    Pauline
    Pauline
    13/05/2024 15h23
    Répondre à  Montagne

    Bonjour, Vous devez déclarer les dividendes sur votre déclaration de revenus de l’année au cours de laquelle vous avez droit à leur distribution, même s’ils ne sont pas encore encaissés. Donc, si vous avez droit à des dividendes en 2024, vous devez les déclarer dans votre déclaration de revenus de l’année 2024, même s’ils ne sont effectivement versés qu’à une date ultérieure. Cependant, veuillez noter que les dividendes ne sont imposables que lorsqu’ils sont effectivement mis à votre disposition, c’est-à-dire lorsqu’ils sont versés sur votre compte bancaire ou mis à votre disposition d’une autre manière. Cela signifie que vous ne… Lire la suite »

    Méoo
    Méoo
    04/06/2024 11h10

    Comment déclarer par exemple : 1000€ de dividende brut, virement reçu de la société: 700€ (après flat tax)

    Rédigé par

    Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L'ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris