Les clauses du bail d’habitation réputées non écrites
Dernière mise à jour le 04/01/2024
Les clauses du bail d’habitation (meublée ou vide) réputées non écrites sont régies par la loi du 6 juillet 1989 et par la loi Alur du 24 mars 2014. Une clause réputée non écrite, de manière générale, se définit comme une clause dont les stipulations ne produisent aucun effet à raison de leur contrariété avec certaines dispositions légales, notamment dans le cadre d’un contrat de location.
En matière de bail d’habitation, il convient de se référé à l’article 4 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs, lequel énumère l’ensemble des clauses réputées non écrites.
Qu’est-ce qu’une clause réputée non écrite ?
Une clause est réputée non écrite lorsqu’elle entre en contradiction avec un texte de loi, fixant généralement des dispositions d’ordre public. La conséquence étant qu’une clause réputée non écrite ne produira aucun effet juridique et demeure inopposable à l’autre partie qui peut agir comme si elle n’avait jamais existé.
Quelles sont les clauses du bail d’habitation réputées non écrites ?
Les baux à usage d’habitation sont régis par la loi du 6 juillet 1989, complétée ensuite par la loi Alur du 24 mars 2014. Les clauses réputées non écrites sont prévues dans l’article 4 de la loi du 6 juillet 1989. Il s’agit notamment des clauses suivantes :
- Qui oblige le locataire, en cas de vente ou de location du logement occupé, à laisser le bailleur faire visiter le logement les jours fériés ou plus de deux heures les jours ouvrables ;
- Qui oblige le locataire à souscrire une assurance auprès d’une compagnie choisie par le bailleur ;
- Imposant un certain moyen de paiement au preneur et/ou autorisant le bailleur à prélever le montant du loyer directement sur le salaire perçu par le preneur ;
- Prévoyant la responsabilité collective des locataires en cas de dégradation d’un élément commun de la chose louée ;
- Permettant la résiliation de plein droit du contrat par le bailleur (clause résolutoire) pour tout autre motif autre que ceux prévus par la loi, c’est-à-dire le non-paiement du loyer, des charges, du non-versement du dépôt de garantie, de la non-souscription de l’assurance contre les risques locatifs ou du non-respect de l’obligation d’usage paisible des lieux loués (résultant notamment de troubles anormaux de voisinage).
- Autorisant le bailleur à supprimer ou à réduire de façon notable des prestations stipulées dans le contrat de location, sans contrepartie équivalente ;
- Prévoyant des amendes ou des pénalités en cas de manquement à une clause du contrat de bail (retard de paiement par exemple) ;
- Prohibant les activités politiques, syndicales, associatives ou confessionnelles au locataire car portant atteinte aux droits et libertés fondamentales du preneur ;
- Imposant au locataire la facturation de l’état des lieux de sortie si celui-ci n’est pas réalisé par un commissaire de justice ;
- Empêchant le locataire d’héberger des tiers pendant la durée du contrat de bail ;
- Stipulant que toute dégradation dans le logement sera automatiquement imputable au locataire ;
- Autorisant le bailleur à obtenir la résiliation de plein droit du contrat de bail par simple ordonnance des référés sans appel possible pour le locataire ;
- Prévoyant une irresponsabilité du bailleur.
Quels sont les apports de la loi Alur en matière de clause réputée non écrite?
La loi Alur a complété la liste des clauses du bail d’habitation réputées non écrites :
Clauses interdites | Bail signé ou reconduit depuis le 27 mars 2014 | Bail signé avant le 27 mars 2014 |
Quant à l’objet du contrat de location |
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Quant au paiement du loyer |
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Idem |
Quand à l’usage du logement par le locataire |
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Idem |
Quant aux travaux ou dégradations éventuelles |
Lorsque les travaux excèdent une période de 21 jours, le propriétaire doit accorder une baisse proportionnelle du loyer à la durée des travaux. Une clause interdisant une telle indemnité est réputée non-écrite. |
Idem
Lorsque les travaux excèdent une période de 40 jours, le propriétaire doit accorder une baisse proportionnelle du loyer à la durée des travaux. Une clause interdisant une telle indemnité est réputée non-écrite. |
Quant à la reconduction du bail |
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Quant à la résiliation du bail |
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Idem |
Par ailleurs, avec la loi Alur, le bailleur ne peut plus exiger que le bail soit cosigné par les ascendants ou les descendants du locataire. En revanche, plusieurs mécanismes sont mis à la disposition du bailleur pour lui garantir une sécurité juridique optimale. Il s’agit :
- Du dépôt de garantie à la signature du bail afin de se prémunir contre les éventuelles dégradations du logement ;
- De l’acte de cautionnement permettant au bailleur, selon que la caution est simple ou solidaire, de se retourner directement ou non contre la personne qui s’est porté caution en cas de défaillance du preneur.
L’article 1171 du Code civil a-t-il une influence sur le bail d’habitation ?
L’article 1171 du Code civil, dans sa version modifiée par la loi du 20 avril 2018, prévoit que toute clause non négociable, créant un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties, dans les contrats d’adhésions, doit être réputée non-écrite.
En principe, le contrat de location est librement négocié entre le bailleur et le locataire. Après, tout dépend des conditions de formation du contrat. Il semblerait que si le preneur n’a pas pu négocier les stipulations contractuelles du bail d’habitation, il sera possible pour ce dernier de se prévaloir de l’article 1171 du code civil.
FAQ
Quelles sont les clauses réputées non-écrites?
Une clause est réputée non écrite lorsqu’elle entre en contradiction avec un texte de loi, fixant généralement des dispositions d’ordre public. La conséquence étant qu'une clause réputée non écrite ne produira aucun effet juridique et demeure inopposable à l’autre partie qui peut agir comme si elle n’avait jamais existé
Comment dénoncer un propriétaire abusif ?
Il est recommandé, dans un premier temps, de régler le litige par la voie amiable. En cas d'échec du règlement à l'amiable, le locataire qui se trouve lésé a la possibilité de recourir à une procédure de conciliation, soit auprès de la commission départementale de conciliation dont dépend le logement, soit directement auprès d'un conciliateur de justice. En outre, une plateforme d’accompagnement est accessible pour dénoncer un propriétaire qui serait abusif. Néanmoins et en dernier recours, si vous souhaitez saisir le juge, vous devrez justifier d'une tentative de règlement à l'amiable (en rapportant le courrier ou autre document attestant de vos démarches amiables avec le propriétaire).
Qui peut signer un bail de location?
Le bailleur et le locataire peuvent rédiger un contrat de location sans avoir à passer par un professionnel. Le contrat devra comporter un ensemble d’informations obligatoires.
Dernière mise à jour le 04/01/2024
Bonsoir Samuel,
Peut-être suis hors sujet puisque ma question ne concerne pas les clauses d’un bail d’habitation mais …une offre d’achat pour un bien immobilier.
La condition particulière “sans notaire supplémentaire “, en contradiction avec l’article 3,1 du Règlement national des notaires, est-elle une clause réputée non écrite ?
Merci d’avance,
Bonjour,
Une clause réputée non écrite correspond à toute clause clause créant un déséquilibre significatif entre les droits et obligations de chaque partie. Une telle clause stipulée dans une offre d’achat immobilier est nécessairement abusive dès lors que le recours à un notaire est de droit lors de l’achat d’un bien.
En espérant que notre réponse vous aura été utile,
L’équipe LegalPlace
Bonjour,
La mention d’un délai de 15 jour après commandement de payer (au lieu des deux mois légaux prévus pour l’acquisition de la clause résolutoire) est-elle sanctionnée par les tribunaux d’une nullité ou cette clause est-elle réputée non écrite?
Merci d’avance.
Bonjour,
Votre situation est complexe et nécessite l’avis d’un professionnel.
Nous vous invitons à prendre contact avec un avocat afin de bénéficier de conseils adaptés à votre situation personnelle.
En vous souhaitant une belle journée,
L’équipe LegalPlace
Bonjour
Il s’agit d’un bail meublée qui indique 150 euros de charges edf et régularisation par trimestre
Or dans un tel bail les charges d’électricité ne peuvent être que forfaitaires, aucune régularisation ne peut être demandée par le propriétaire,
Peut on donc invoquer que c’est contraire au textes de loi et donc réputée non écrite
Cordialement