Fiscalité d’une holding : avantages et stratégies d’optimisation
Dernière mise à jour le 28/10/2025
- Qu’est-ce qu’une holding ?
- Quel est l’intérêt d’avoir une holding ?
- Quelle est la fiscalité d’une holding en France ?
- Que faire avec l’argent dans une holding ?
- Comment payer moins d’impôt avec une holding ?
- Exemple de montage financier d’une holding
- Exemple comparatif : avec ou sans holding
- Transmettre votre entreprise de manière optimisée
- En résumé : les avantages fiscaux d’une holding
- FAQ
Créer une société holding n’est pas réservé aux grandes entreprises du CAC 40. C’est une solution stratégique pour structurer votre activité, réduire votre imposition et préparer l’avenir.
Mais comment fonctionne vraiment la fiscalité d’une holding ? Quels régimes fiscaux s’appliquent ? Et comment en tirer profit sans erreur ?
L’essentiel de l’article
- Une holding détient des parts dans d’autres sociétés et centralise leur gestion.
- Elle est en principe soumise à l’impôt sur les sociétés (15 % puis 25 % selon le bénéfice).
- Le régime mère-fille exonère à 95 % les dividendes perçus par la holding.
- Le régime d’intégration fiscale permet de compenser bénéfices et pertes du groupe.
- La holding n’est assujettie à la TVA que si elle facture des prestations à ses filiales.
- Les bénéfices peuvent être réinvestis avant imposition personnelle.
- Ce montage facilite la transmission et la mutualisation entre associés.
Qu’est-ce qu’une holding ?
Une holding est une société dont l’objet principal est de détenir des participations dans d’autres sociétés.
Elle joue le rôle de société mère, tandis que les sociétés exploitées sont les filiales.
Concrètement, au lieu de détenir directement votre société, vous détenez une holding qui en possède les parts.
Vous contrôlez ainsi votre groupe par son sommet, comme un chef d’orchestre qui coordonne plusieurs entreprises.
Quel est l’intérêt d’avoir une holding ?
Créer une holding vous permet avant tout de faire circuler les bénéfices entre vos sociétés sans être imposé personnellement à chaque étape.
C’est un moyen efficace de centraliser la gestion financière, de réinvestir plus facilement et de préparer la croissance de votre activité.
Ce montage facilite également la transmission d’entreprise, la mutualisation des ressources entre associés et la diversification des investissements (immobilier, nouvelles sociétés, marchés financiers…).
Exemple concret :
Marie gère une société de conseil très rentable.
Elle crée une holding pour détenir les parts de cette société.
Chaque année, les bénéfices remontent dans la holding sous forme de dividendes, exonérés à 95 % grâce au régime mère-fille.
Plutôt que de se verser immédiatement ces sommes (et payer la flat tax), Marie utilise la trésorerie de la holding pour investir dans un appartement via une SCI et financer un nouveau projet e-commerce.
Quelle est la fiscalité d’une holding en France ?
La fiscalité d’une holding dépend du régime fiscal choisi. Chaque régime a ses propres conditions, avantages et conséquences sur l’imposition du groupe.
En pratique, la plupart des holdings sont soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), mais certaines peuvent relever de l’impôt sur le revenu (IR) dans des cas spécifiques.
Une holding peut combiner plusieurs régimes à la fois : être soumise à l’IS, bénéficier du régime mère-fille pour les dividendes, et choisir l’intégration fiscale pour optimiser les résultats du groupe.
De plus, selon qu’elle facture ou non des prestations à ses filiales, la holding peut aussi être soumise à la TVA.
1. Le régime mère-fille et les dividendes
Le régime mère-fille (art. 216 du Code Général des Impôts) permet à la holding de recevoir les dividendes de ses filiales avec une exonération de 95 %.
Conditions :
- Détenir au moins 5 % du capital de la filiale ;
- Conserver les titres pendant au moins 2 ans ;
- Être soumise à l’IS.
Résultat : seuls 5 % des dividendes sont réintégrés dans le bénéfice imposable.
2. L’impôt sur les sociétés (IS)
Par défaut, la holding est soumise à l’IS (art. 206 du Code général des impôts) :
- 15 % sur les premiers 42 500 € de bénéfice (si PME éligible) ;
- 25 % au-delà (art. 219 du Code général des impôts).
L’assiette d’imposition inclut les dividendes (après abattement mère-fille), prestations facturées aux filiales et revenus financiers.
3. Le cas particulier de l’impôt sur le revenu (IR)
Une holding peut exceptionnellement relever de l’IR (ex. : forme juridique en SNC).
Ce choix est rare et réservé à des montages patrimoniaux.
En général, il est moins optimisé fiscalement, car les revenus sont immédiatement imposés au niveau personnel.
4. TVA : active ou passive ?
La holding est soumise à la TVA uniquement si elle facture des prestations à ses filiales (gestion, direction, animation…).
| Type de holding | TVA applicable ? | Exemple |
|---|---|---|
| Passive | Non | Détention pure de parts sociales |
| Active (holding animatrice) | Oui | Facturation de services à la filiale |
5. L’intégration fiscale
Le régime d’intégration fiscale permet de regrouper les résultats fiscaux de la holding et de ses filiales crées.
Conditions principales :
- Participation minimale de 95 % ;
- Même exercice comptable ;
- Option déclarée auprès du fisc.
Avantage : les pertes d’une filiale peuvent réduire le bénéfice imposable du groupe.
Exemple concret :
- Filiale A : +100 000 € de bénéfices
- Filiale B : -20 000 € de pertes
➔ Impôt calculé sur 80 000 € au lieu de 100 000 €.
Que faire avec l’argent dans une holding ?
La trésorerie d’une holding peut être réinvestie sans passer par la fiscalité personnelle.
Plusieurs options s’offrent à vous :
1. Investir dans l’immobilier via une SCI
- La holding détient une SCI, qui acquiert un bien immobilier.
- Les charges sont déductibles et l’immeuble amortissable.
- Aucun impôt personnel avant la distribution des revenus.
2. Financer un nouveau projet
Vous pouvez créer une nouvelle société ou soutenir une activité complémentaire.
3. Investir sur les marchés
Votre holding peut acheter des actions, obligations ou parts de start-up.
4. Se rémunérer intelligemment
- Salaire modéré pour couverture sociale.
- Dividendes selon la trésorerie disponible.
- Avantages en nature encadrés.
Comment payer moins d’impôt avec une holding ?
L’un des grands atouts de la holding est sa puissance d’optimisation fiscale pour une entreprise.
Grâce à plusieurs mécanismes légaux, vous pouvez réduire la charge d’impôt tout en conservant la capacité d’investir dans d’autres projets.
1. Profiter du régime mère-fille
Les dividendes versés par les filiales à la holding sont exonérés à 95 %.
Cela évite une double imposition sur les mêmes bénéfices.
2. Réinvestir avant imposition personnelle
Tant que vous ne distribuez pas les bénéfices de la holding à titre personnel, vous ne payez pas la flat tax (30 %).
La trésorerie peut être utilisée pour acheter de l’immobilier, financer une nouvelle société ou investir en bourse.
3. Utiliser l’intégration fiscale
En regroupant les résultats de vos sociétés, les pertes d’une filiale peuvent réduire le bénéfice imposable global.
Résultat : moins d’IS à payer au niveau du groupe.
4. Choisir une rémunération mixte
En combinant salaire modéré et dividendes optimisés, vous bénéficiez à la fois d’une protection sociale et d’une fiscalité allégée.
Exemple concret :
Julien dirige deux sociétés : une agence web et une start-up.
En regroupant ses deux structures sous une holding, il applique le régime mère-fille pour faire remonter les dividendes sans impôt immédiat, et l’intégration fiscale pour compenser les pertes de sa start-up.
À la clé : plus de 15 000 € d’économies d’impôt par an.
Exemple de montage financier d’une holding
Une holding n’est pas seulement un outil fiscal : c’est aussi un véritable levier de financement.
Elle permet de structurer un rachat d’entreprise, de mutualiser des apports entre associés ou de réinvestir intelligemment les dividendes reçus des filiales.
En pratique, la holding peut emprunter pour acquérir une société, puis utiliser les dividendes versés par cette dernière pour rembourser le prêt.
C’est ce qu’on appelle un LBO (Leverage Buy-Out), ou rachat avec effet de levier : la société rachetée génère les bénéfices qui servent à financer sa propre acquisition via la holding.
Exemple concret :
Thomas souhaite racheter une PME valorisée à 500 000 €.
Plutôt que d’acheter directement, il crée une holding qui contracte un emprunt bancaire de 400 000 €.
La société rachetée verse ensuite des dividendes à la holding, qui servent à rembourser les mensualités du prêt.
Thomas conserve alors une fiscalité optimisée (grâce au régime mère-fille) et ne mobilise que 100 000 € de fonds propres pour reprendre une entreprise rentable.
Exemple comparatif : avec ou sans holding
Pour bien comprendre l’impact fiscal d’une holding, rien ne vaut un exemple concret.
Voyons la différence entre un entrepreneur qui perçoit les dividendes directement, et un autre qui les fait remonter via une holding avant de les réinvestir.
| Sans holding | Avec holding | |
|---|---|---|
| Bénéfice brut | 100 000 € | 100 000 € |
| IS (25 %) | -25 000 € | -25 000 € |
| Dividendes distribués | 75 000 € | 75 000 € |
| Flat tax (30 %) | -22 500 € | — |
| IS sur 5 % de quote-part | — | -937,50 € |
| Net disponible | 52 500 € | ≈ 74 000 € |
Gain réel : environ 21 500 € de trésorerie supplémentaire dans la holding, disponible pour réinvestir sans fiscalité personnelle.
Transmettre votre entreprise de manière optimisée
La holding est un outil particulièrement efficace pour préparer la transmission de votre entreprise tout en conservant le contrôle.
Plutôt que de céder directement vos sociétés, vous pouvez transmettre progressivement les parts de la holding à vos enfants, selon vos objectifs patrimoniaux.
Le schéma le plus courant consiste à donner la nue-propriété des parts tout en conservant l’usufruit.
Ainsi, vous transférez la valeur de votre patrimoine sans perdre les revenus qu’il génère.
Exemple concret :
Jean détient sa société via une holding.
Il donne la nue-propriété des parts à ses deux enfants, tout en gardant l’usufruit.
Les dividendes continuent donc de lui être versés, mais la propriété économique de la société est déjà transmise.
En résumé : les avantages fiscaux d’une holding
Voici un tableau récapitulatif des avantages fiscaux concrets d’une holding :
| Avantage | Bénéfice pour vous |
|---|---|
| Régime mère-fille | Réduction d’impôt sur les dividendes |
| IS maîtrisé | Réinvestissement avant impôt personnel |
| Intégration fiscale | Compensation des résultats entre sociétés |
| Rémunération modulable | Salaire, dividendes, avantages |
| Transmission simplifiée | Réduction des droits de succession |
FAQ
Quelle est la fiscalité d’une holding ?
Une holding est soumise à l’IS. Les dividendes reçus de ses filiales bénéficient du régime mère-fille : 95 % d’exonération si les conditions sont respectées.
Comment payer moins d’impôt avec une holding ?
En faisant remonter les dividendes à la holding sans distribution personnelle. Vous évitez la flat tax et pouvez réinvestir avant imposition.
Quel impôt paie une société holding ?
L’IS sur son bénéfice net, dont seulement 5 % des dividendes sont imposables grâce au régime mère-fille.
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