Quelles charges sociales en SASU ?
Dernière mise à jour le 09/11/2025
- Le régime social du président de SASU
- Y a-t-il des cotisations sociales minimales obligatoires en SASU ?
- Quel est le coût des cotisations sociales pour une SASU ?
- Charges sociales ou dividendes : que choisir ?
- Quelles charges sociales sont déductibles en SASU ?
- Quelles sont les obligations déclaratives et de paiement ?
- Simulateur Urssaf de charges sociales en SASU : calculez vos cotisations selon votre statut et votre salaire
- Quelle différence entre les charges sociales en SASU et en EURL ?
- FAQ
Comprendre les charges d’une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), dont ses charges sociales, est essentiel pour anticiper le coût réel de la rémunération du président.
Selon que vous vous versiez un salaire ou non, le régime social change du tout au tout.
Ces éléments sont au cœur de la gestion de votre SASU, car ils influencent à la fois votre protection sociale et la rentabilité de votre activité.
Cet article vous aide à faire les bons choix pour optimiser votre statut et vos cotisations.
L’essentiel de l’article :
- Le président de SASU est affilié au régime général de la Sécurité sociale s’il se rémunère.
- En l’absence de salaire, aucune charge sociale n’est due (mais pas de protection sociale non plus).
- Le taux global des cotisations varie entre 65 % et 75 % du salaire net versé.
- Les dividendes versés ne supportent pas de charges sociales, mais la flat tax de 30 %.
- Bien choisir entre rémunération et dividendes permet d’optimiser la fiscalité globale de la SASU.
Le président de la SASU, qu’il soit associé unique ou non, relève du régime général de la Sécurité sociale (art. L311-3 du Code de la sécurité sociale).
Il est donc considéré comme un assimilé salarié, c’est-à-dire qu’il bénéficie de la même protection sociale qu’un salarié classique, à quelques exceptions près.
Concrètement, ce régime social en SASU lui permet de bénéficier :
- De la couverture maladie et maternité, avec des remboursements de soins similaires à ceux des salariés,
- Des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie (selon la rémunération déclarée),
- De la retraite de base et complémentaire, calculée en fonction du salaire brut,
- Et de la possibilité d’être affilié à une mutuelle d’entreprise.
En revanche, le président de SASU n’est pas couvert par l’assurance chômage, car il ne relève pas du régime des salariés au sens du Code du travail.
En cas de cessation d’activité, il ne peut donc pas prétendre aux allocations de France Travail (ex-Pôle-emploi), sauf s’il a souscrit une assurance privée facultative (contrat GSC, par exemple).
L’un des avantages majeurs de la SASU est sa grande souplesse en matière de cotisations sociales.
Tant que le président ne se verse pas de rémunération, aucune charge sociale n’est due.
Il n’existe donc pas de cotisations minimales obligatoires à payer.
Exemple concret : Vous créez une SASU pour tester votre activité. Tant que vous ne vous versez pas de salaire, vous n’avez pas de charges sociales à régler. Dès que vous commencez à vous rémunérer 2 000 € nets par mois, comptez environ 3 300 € à 3 500 € de coût total pour la société (charges incluses).
Cela signifie que vous pouvez gérer une SASU à “coût zéro” sur le plan social tant que vous ne percevez pas de salaire.
C’est une solution particulièrement adaptée au lancement d’activité, lorsque la trésorerie est encore fragile.
Le coût des charges sociales en SASU dépend directement de la rémunération du président de SASU.
En moyenne, il faut compter entre 65 % et 75 % du salaire net, soit un coût total équivalent à 1,6 à 1,8 fois la rémunération nette.
Concrètement, pour un salaire net de 2 000 €, la société dépense environ 3 300 à 3 500 € au total, charges incluses.
Ces cotisations couvrent la plupart des protections sociales du président assimilé salarié, à l’exception de l’assurance chômage.
Voici les principales cotisations sociales qui composent ce coût :
| Type de cotisation | Nature | Taux moyen (approx.) | Objet / couverture |
|---|---|---|---|
| Assurance maladie, maternité, invalidité, décès | Patronale | ≈ 13 % | Couvre les frais médicaux, les arrêts maladie, la maternité et l’invalidité. |
| Assurance vieillesse (retraite de base – CNAV) | Patronale et salariale | ≈ 17 % (dont 6,9 % salariale) | Permet de valider des trimestres et percevoir la retraite de base. |
| Retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO) | Patronale et salariale | ≈ 10 % | Complète la retraite de base avec un régime à points. |
| Allocations familiales | Patronale | 3,45 % à 5,25 % | Finance les aides et prestations familiales. |
| CSG (Contribution sociale généralisée) | Salariale | 9,2 % (dont 6,8 % déductible) | Financement global de la Sécurité sociale. |
| CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale) | Salariale | 0,5 % | Remboursement de la dette de la Sécurité sociale. |
| Contribution solidarité autonomie | Patronale | 0,30 % | Financement de la dépendance et de la perte d’autonomie. |
Exemple concret : Vous souhaitez vous verser 2 500 € nets par mois. Le coût total pour votre SASU sera d’environ 4 200 €, soit 1 700 € de charges sociales. Ce montant peut baisser si vous bénéficiez de l’ACRE, qui réduit temporairement les cotisations sociales.
En SASU, vous pouvez choisir entre vous verser un salaire (en qualité de président de SASU) ou vous distribuer des dividendes (en qualité d’associé unique de SASU) pour percevoir une rémunération.
Ces deux options n’ont pas les mêmes conséquences sociales et fiscales, et le bon choix dépend souvent de la stratégie et de la phase de développement de votre société.
Le salaire : une protection sociale complète mais un coût plus élevé
Le salaire du président de SASU est soumis aux charges sociales du régime général.
Cela entraîne un coût plus important pour la société, mais offre une protection sociale quasi équivalente à celle d’un salarié (hors chômage).
Vous bénéficiez notamment de :
- La couverture maladie et maternité,
- La retraite de base et complémentaire,
- La prévoyance et les indemnités journalières en cas d’arrêt de travail,
- La possibilité de souscrire une mutuelle d’entreprise.
En contrepartie, les charges sociales représentent environ 65 à 75 % du salaire net.
Par exemple, pour toucher 2 000 € nets, la société dépense environ 3 400 € charges comprises.
Les dividendes : une option plus légère fiscalement
Les dividendes en SASU sont des sommes distribuées à l’associé unique à partir du bénéfice de la société, après impôt sur les sociétés (IS).
Ils ne supportent aucune charge sociale, mais sont soumis à la flat tax de 30 %, qui comprend :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu en SASU,
- Et 17,2 % de prélèvements sociaux (CSG et CRDS).
Cette option est souvent plus avantageuse sur le plan fiscal, mais elle n’ouvre aucun droit à la protection sociale : pas de couverture maladie, pas de retraite, pas d’indemnité en cas d’arrêt d’activité.
Exemple concret :
Claire, présidente associée unique d’une SASU, décide de ne pas se verser de salaire la première année afin de préserver la trésorerie de son entreprise.
En fin d’exercice, elle se distribue 10 000 € de dividendes.
→ Elle ne paie aucune charge sociale, mais supporte la flat tax de 30 %, soit 3 000 € d’impôt.
Son gain net s’élève donc à 7 000 €, mais elle n’a acquis aucun droit social pendant cette période.
L’équilibre idéal : combiner salaire et dividendes
La stratégie la plus judicieuse consiste souvent à mixer une rémunération modeste avec des dividendes.
Cela permet de :
- Assurer une protection sociale minimale, grâce au salaire,
- Optimiser la fiscalité, en complétant avec des dividendes moins chargés,
- Et préserver la trésorerie de la société.
Les charges sociales versées par la SASU sont considérées comme des charges déductibles du résultat fiscal (art. 39 du Code général des impôts).
Cela signifie qu’elles réduisent le bénéfice imposable, et donc le montant de l’impôt sur les sociétés (IS).
Sont déductibles notamment :
- Les cotisations patronales (URSSAF, retraite, CSG déductible, etc.) ;
- Les cotisations salariales versées pour le compte du président ;
- Les contributions de prévoyance ou mutuelle, si elles sont collectives et obligatoires.
Quelles sont les obligations déclaratives et de paiement ?
Dès que vous vous versez un salaire, vous devez :
- Etablir un bulletin de paie chaque mois,
- Déclarer les cotisations via la DSN (déclaration sociale nominative),
- Verser les cotisations de la SASU à l’URSSAF.
Établir un bulletin de paie chaque mois
Le bulletin de paie est obligatoire dès qu’un président de SASU perçoit une rémunération.
Il doit mentionner :
- Le montant brut du salaire,
- Les retenues de cotisations sociales,
- Le net à payer,
- Et les charges patronales versées par la société.
Ce document justifie le paiement du salaire et le versement des cotisations sociales.
Même si vous êtes président et associé unique, la paie doit être réalisée selon les normes légales, souvent à l’aide d’un logiciel de paie agréé ou d’un expert-comptable en ligne.
Déclarer les cotisations via la DSN (Déclaration Sociale Nominative)
La DSN est la déclaration unique et obligatoire qui remplace l’ensemble des anciennes déclarations sociales (URSSAF, retraite, mutuelle, etc.).
Elle doit être transmise chaque mois, même si vous ne vous versez aucune rémunération (dans ce cas, vous déclarez “néant”).
Elle permet :
- De signaler les rémunérations versées,
- De calculer les cotisations sociales,
- Et d’informer automatiquement tous les organismes concernés (URSSAF, CNAV, AGIRC-ARRCO, etc.).
Verser les cotisations sociales à l’URSSAF
Une fois la DSN transmise, il faut régler les cotisations sociales correspondantes.
Elles sont prélevées directement sur le compte bancaire de la société, selon la périodicité choisie :
- Mensuelle, dans la majorité des cas,
- Ou trimestrielle, sur option si vous souhaitez regrouper les paiements.
Le versement comprend :
- Les cotisations patronales, à la charge de la SASU,
- Et les cotisations salariales, retenues sur la rémunération du président.
Ces paiements permettent de maintenir la validité de votre couverture sociale (maladie, retraite, etc.).
Avant de fixer votre rémunération, il est crucial d’estimer le coût total des charges sociales supportées par la SASU.
C’est là qu’intervient le simulateur de charges sociales SASU.
Voici le lien direct :
Simulateur de revenus pour dirigeant de SASU – URSSAF
Il vous suffit d’indiquer :
- Le montant du salaire net souhaité ;
- Le régime fiscal de la SASU (IS ou IR) ;
- Le versement ou non de dividendes ;
- D’éventuelles aides à l’embauche (ACRE, exonération partielle).
En quelques secondes, l’outil calcule :
- Le coût total pour la société (salaire + cotisations patronales),
- Le salaire net perçu,
- Et parfois même le montant des impôts personnels à prévoir.
La SASU et l’EURL sont deux structures adaptées aux entrepreneurs individuels, mais elles diffèrent profondément par leur régime social et donc par le montant des charges sociales.
| Élément comparé | SASU | EURL |
|---|---|---|
| Statut du dirigeant | Assimilé salarié | Travailleur non salarié (TNS) |
| Organisme de rattachement | URSSAF – Régime général | SSI (Sécurité sociale des indépendants) |
| Taux global de charges | Environ 65 à 75 % du net | Environ 45 % du revenu net |
| Assurance chômage | Non (sauf contrat privé) | Non |
| Protection sociale | Plus complète (santé, retraite, prévoyance) | Plus limitée, mais suffisante pour un indépendant |
| Cotisations minimales | Aucune si pas de salaire | Oui, même sans revenu |
| Souplesse de gestion | Rémunération libre, pas de cotisation sans salaire | Cotisations dues dès l’immatriculation |
En résumé :
- La SASU offre une protection sociale plus large, mais des charges sociales plus lourdes.
- L’EURL, elle, permet de réduire le coût des cotisations, mais au prix d’une couverture sociale plus limitée.
Exemple concret :
Marc, consultant, compare les deux statuts pour un revenu de 3 000 € net par mois : En SASU, le coût total pour sa société avoisine 5 100 €.En EURL, il ne paie qu’environ 4 300 €, mais cotise moins pour la retraite et la maladie.
FAQ
Le président de SASU est-il obligé de se rémunérer ?
Vous pouvez ajuster votre rémunération à tout moment. Le président de SASU n’a pas de fiche de paie obligatoire chaque mois : il suffit que la paie corresponde à la réalité des versements et soit déclarée en DSN.
Les dividendes sont-ils soumis à des cotisations si je suis majoritaire ?
Non. Contrairement aux gérants majoritaires de SARL, les présidents de SASU ne paient aucune charge sociale sur leurs dividendes, quel que soit le montant distribué.
Quel chiffre d'affaires faut-il pour un salaire de 2 000 € en SASU ?
Pour vous verser 2 000 € nets par mois en SASU, la société doit supporter environ 3 300 à 3 500 € de coût total (charges sociales incluses). En tenant compte des autres frais (comptable, impôts, etc.), un chiffre d’affaires d’environ 4 500 à 5 000 € par mois est souvent nécessaire pour dégager ce revenu net.
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