Entrepreneur et salarié : comment cumuler les deux statuts
Dernière mise à jour le 17/09/2025
- Qu’est-ce que le statut d’entrepreneur-salarié ?
- Qui peut devenir entrepreneur-salarié ?
- Quelle couverture sociale pour l’entrepreneur-salarié ?
- Quelle différence entre entrepreneur-salarié et salarié-entrepreneur ?
- Quels sont les avantages et inconvénients du statut d’entrepreneur-salarié ?
- Peut-on cumuler le statut d’entrepreneur-salarié avec les allocations chômage (ARE) ?
- Quel statut juridique choisir pour votre entreprise ?
- Qu’est-ce qu’une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) ?
- Entrepreneur-salarié : pourquoi avoir recours à une coopérative d’activité ?
- Comment fonctionne une CAE ?
- Comment intégrer une coopérative d’activité ?
- Qu’est-ce qu’un CAPE et comment fonctionne-t-il ?
Vous êtes salarié et vous souhaitez créer votre entreprise sans quitter votre emploi ? Rassurez-vous : c’est possible. Plusieurs solutions existent pour concilier sécurité et entrepreneuriat. Vous pouvez créer votre entreprise tout en conservant votre poste, ou bien rejoindre une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) et bénéficier du statut d’entrepreneur-salarié.
Qu’est-ce que le statut d’entrepreneur-salarié ?
Le statut d’entrepreneur-salarié est à mi-chemin entre salariat et entrepreneuriat. Plutôt que de créer une entreprise, vous rejoignez une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) qui vous fournit un cadre juridique et gère toutes les formalités administratives.
Vous développez ainsi votre activité de façon autonome (prospection, fixation des tarifs, organisation du travail), mais vous êtes rémunéré sous forme de salaire et bénéficiez de la même protection sociale qu’un salarié classique.
Exemple : Julie, formatrice indépendante, a choisi de rejoindre une CAE. Elle a pu démarrer son activité sans se soucier de la comptabilité ni de la rédaction des statuts, tout en conservant une couverture sociale complète.
Qui peut devenir entrepreneur-salarié ?
Le statut d’entrepreneur-salarié est accessible à différents profils : demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA ou encore salariés en CDI ou CDD (sous réserve de respecter leur obligation de loyauté vis-à-vis de leur employeur).
Exemple concret : Claire, salariée à mi-temps dans une association, a rejoint une CAE pour lancer son activité de consultante. Elle a pu développer sa clientèle sans quitter son emploi et sécuriser la transition.
L’un des grands avantages de ce statut est la protection sociale identique à celle d’un salarié classique :
- Affiliation au régime général de la Sécurité sociale ;
- Ouverture de droits au chômage en cas de cessation d’activité ;
- Cotisations retraite ;
- Mutuelle obligatoire.
Cela le distingue des travailleurs indépendants classiques, qui relèvent du régime des travailleurs non-salariés (TNS) et bénéficient d’une protection souvent moins favorable.
Quelle différence entre entrepreneur-salarié et salarié-entrepreneur ?
Les termes sont proches mais la distinction est importante.
- L’entrepreneur-salarié exerce son activité au sein d’une coopérative et perçoit un salaire ;
- Le salarié-entrepreneur, lui, conserve son emploi salarié mais crée en parallèle sa propre entreprise (micro-entreprise, SARL/EURL, entreprise individuelle). Il obtient un numéro SIRET et gère lui-même ses cotisations sociales.
Quels sont les avantages et inconvénients du statut d’entrepreneur-salarié ?
Les avantages
Cumuler les deux statuts comme le cumul du statut d’auto-entrepreneur et celui de salarié par exemple, permet de diversifier ses revenus et de tester un projet sans perdre la sécurité de l’emploi. Vous pouvez bénéficier de dispositifs comme l’ACRE, qui exonère partiellement vos cotisations sociales au démarrage.
Cependant, certaines règles doivent être respectées. Vous devez notamment rester loyal envers votre employeur : pas de concurrence directe, pas de démarchage de ses clients et pas d’utilisation de ses ressources. Si votre contrat contient une clause d’exclusivité, sachez qu’elle peut être suspendue pendant un an pour la création d’entreprise.
Les inconvénients
- Certaines activités ne sont pas admises (activités réglementées, nécessitant un bail commercial ou de lourds investissements) ;
- L’impossibilité d’embaucher des salariés ;
- L’absence d’un numéro SIRET propre : juridiquement, votre activité reste intégrée à la coopérative ;
- Une rémunération limitée au chiffre d’affaires dégagé.
Peut-on cumuler le statut d’entrepreneur-salarié avec les allocations chômage (ARE) ?
Le statut d’entrepreneur-salarié présente un avantage important : il vous permet de continuer à percevoir vos allocations chômage (ARE) tout en développant votre activité au sein d’une coopérative d’activité et d’emploi (CAE).
Deux situations peuvent se présenter :
- Si vous choisissez de ne pas vous verser de salaire dans un premier temps, vos allocations ARE sont maintenues à 100 % ;
- Si vous percevez un salaire via la CAE, vos allocations sont partiellement conservées. Leur montant dépend du salaire déclaré et est ajusté par France Travail.
Quel statut juridique choisir pour votre entreprise ?
Statut | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Micro-entreprise | Simple, rapide, franchise de TVA, comptabilité allégée | Chiffre d’affaires plafonné, responsabilité illimitée |
SARL / EURL | Responsabilité limitée, possibilité de s’associer, pas de plafond de CA | Formalités et comptabilité plus lourdes |
Entreprise individuelle | Création simple, liberté d’action | Responsabilité illimitée, pas de possibilité de s’associer |
Qu’est-ce qu’une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) ?
Les CAE sont prévues par la loi du 31 juillet 2014 sur l’économie sociale et solidaire. Elles fonctionnent comme des sociétés coopératives et participatives (SCOP), dont le capital est majoritairement détenu par les salariés-associés.
Elles accueillent des activités variées (artisanales, commerciales, artistiques, de services) et offrent aux entrepreneurs :
- Un cadre juridique sécurisé ;
- Une prise en charge administrative et sociale ;
- Un accompagnement individuel ;
- La possibilité de devenir associé et de participer à la gouvernance.
Entrepreneur-salarié : pourquoi avoir recours à une coopérative d’activité ?
Intégrer une coopérative d’activité pour bénéficier du statut d’entrepreneur-salarié présente de nombreux atouts. Vous profitez d’un cadre sécurisant et d’un accompagnement sur mesure, tout en réduisant vos contraintes administratives.
Les avantages principaux
- Un cadre moins risqué qu’une création d’entreprise classique ;
- Le maintien possible des allocations chômage (ARE) en complément de vos revenus ;
- Une couverture complète : assurance professionnelle, mutuelle obligatoire et protection sociale ;
- Une dynamique collective : vous travaillez au sein d’un réseau d’entrepreneurs, évitant l’isolement ;
- La déduction de certaines dépenses (hébergement, déplacements) du salaire, ce qui allège vos charges sociales ;
- L’exonération de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) ;
- Un accompagnement personnalisé et une gestion administrative simplifiée par la coopérative.
Exemple : Marc, consultant en communication, a choisi d’intégrer une CAE. Il a pu tester son activité tout en cumulant ses allocations chômage, bénéficier d’une mutuelle et participer à des ateliers avec d’autres entrepreneurs-salariés.
Voici un tableau des différents avantages de recourir à une coopérative d’activité en tant qu’entrepreneur salarié :
Les limites à prendre en compte
- Certaines activités ne sont pas acceptées (par exemple celles nécessitant un bail commercial important ou soumises à réglementation stricte) ;
- Le statut n’est pas adapté aux projets à fort potentiel de croissance, car l’embauche de salariés est impossible et certains contrats ou appels d’offres restent inaccessibles ;
- Votre activité ne dispose pas de SIRET distinct : juridiquement, elle reste intégrée à la coopérative et ne possède pas une identité propre.
Comment fonctionne une CAE ?
L’entrée dans une CAE se fait généralement via un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). Vous prospectez vos clients et réalisez vos prestations de manière autonome, mais les factures sont émises par la coopérative.
Les clients paient directement la CAE, qui déduit les cotisations sociales et des frais de gestion (environ 10 % du chiffre d’affaires). Le solde est transformé en salaire.
Exemple : Antoine, développeur web, a facturé ses premiers sites via sa coopérative. Il a rapidement pu se verser un salaire correspondant à 55 % de son chiffre d’affaires, tout en laissant la coopérative gérer la comptabilité.
Si l’activité est viable, le CAPE évolue en CDI d’entrepreneur-salarié. Après quelques années, vous pouvez devenir associé de la coopérative et participer à ses décisions.
Comment intégrer une coopérative d’activité ?
L’intégration suit généralement trois étapes :
- Participation à une réunion d’information collective ;
- Entretien individuel avec la direction de la coopérative pour présenter votre projet ;
- Signature d’un CAPE si votre dossier est retenu, puis transformation éventuelle en CDI.
Exemple : Sarah, consultante RH, a d’abord suivi une réunion collective organisée par sa CAE. Séduite par le modèle, elle a signé un CAPE et, au bout de 18 mois d’activité, a intégré la coopérative en CDI comme entrepreneure-salariée.
Qu’est-ce qu’un CAPE et comment fonctionne-t-il ?
Le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise) est un dispositif prévu par l’article L.127-1 du Code du travail. Il encadre votre entrée dans une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) et vous permet de tester une activité sans créer immédiatement de structure juridique.
Durée
La contrat est en princioe conclu pour une durée maximale de 12 mois, renouvelable deux fois, soit 3 ans au total. De ce fait et pendant toute cette période, vous êtes juridiquement hébergé par la CAE, qui facture vos prestations en votre nom.
Contenu
Le contrat précise l’objet de l’activité qui est testée, sa durée et les conditons d’accompagnement. De plus, les droits et les obligations réciproques de la coopérative et de l’entrepreneur sont aussi mentionnés.
A l’issu du CAPE :
- Si votre activité est viable, alors vous signez un CDI d’entrepreneur-salarié ;
- Si le projet ne décolle pas, alors vous mettez fin à l’expérience sans dettes ni risques juridiques.
FAQ
Un auto-entrepreneur peut-il embaucher un salarié ?
En principe, un auto-entrepreneur peut embaucher un salarié, que ce soit en CDI, CDD ou contrat d’apprentissage. Toutefois, ce choix doit rester pertinent car les plafonds de chiffre d’affaires du régime peuvent vite être atteints. Il est donc conseillé de bien évaluer la rentabilité de l’embauche.
Quel salaire ne pas dépasser en auto-entrepreneur ?
Chiffre d’affaires annuel hors taxes ne doit pas dépasser 188 700 € pour les activités de vente de marchandises ou d’hébergement, et 77 700 € pour les prestations de services ou les professions libérales. Dépassement maintenu pendant deux années consécutives conduit à sortir du régime de la micro-entreprise.
Peut-on être salarié et auto-entrepreneur en même temps ?
Exercer une activité salariée tout en étant auto-entrepreneur est possible, à condition de respecter votre obligation de loyauté envers votre employeur. Vous ne devez pas développer une activité concurrente ni utiliser les moyens de votre entreprise pour votre activité indépendante. Si votre contrat contient une clause d’exclusivité, celle-ci peut restreindre vos possibilités, sauf dans les cas où la loi autorise sa suspension temporaire, notamment en cas de création d’entreprise.
Dernière mise à jour le 17/09/2025
Bonjour Samuel, et merci pour votre site.
J’ai une question pour vous : je suis entrepreneur salarié associé au sein d’une CAE. Je souhaiterais parallèlement, et de manière relativement marginale au regard de mon chiffre d’affaire généré dans le cadre de la CAE, déclarer une activité sous le régime de la micro-entreprise. Est-ce possible ?
Bonjour, L’entrepreneur salarié associé au sein d’une CAE ne dispose pas à proprement parler d’une identité distincte de la CAE puisqu’il utilise le numéro de SIRET de la CAE pour facturer et y est assimilé dans l’ensemble des formalités administratives (immatriculation, souscription d’une assurance CRP, comptabilité). De plus, le statut social de l’entrepreneur salarié ou de l’entrepreneur salarié qui est devenu associé est légalement assimilé à celui des salariés. En conséquence, il ne semble pas y avoir de contrainte à ce que vous puissiez créer votre micro-entreprise en parallèle de cette première activité à condition bien sûr de respecter vos… Lire la suite »
Merci Samuel pour cet article !!!
Bonjour, Merci pour cet article très bien détaillé, Je me permets de vous demander quelques conseils par rapport à ma situation, Je m’apprête à travailler dans une agence immobilière ou nous sommes en train de négocier un contrat, l’idée principale pour l’instant est d’être salariée à mi temps pour un poste, et indépendante lautre reste de temps pour développer un service différent au sein de la même société, Si je peux éviter les lourdeurs administratives de la création d’entreprise cela m irait bien, Dans ce cas là, le statut entrepreneur salarié dans cette agence est-elle faisable ? Si oui, quelles… Lire la suite »
Bonjour, Les avantages du statut d’entrepreneur-salarié sont les suivants : Revenus supplémentaires grâce aux bénéfices générés par sa nouvelle entreprise ; Découverte du monde professionnel ; Exonération de cotisations sociales en début d’activité (ACRE) pendant un ou trois ans en fonction de la forme juridique choisie ; Expérimentation d’une nouvelle activité sans se retrouver au chômage. Le statut d’entrepreneur-salarié en coopérative présente néanmoins des inconvénients à ne pas négliger (certaines activités ne sont par exemple pas acceptées, dont celles impliquant la conclusion d’un bail commercial ou l’engagement d’importants investissements). La rémunération mensuelle de l’entrepreneur est fixée en fonction de son… Lire la suite »
Bonjour,
Votre situation est complexe et nécessite l’avis d’un professionnel.
Nous vous invitons à prendre contact avec un avocat afin de bénéficier de conseils adaptés à votre situation personnelle.
En vous souhaitant une belle journée,
L’équipe LegalPlace
Bonjour
je suis autoentrepreneur profession libérale et étrangère et je peux avoir un CDI temps partiel . Comment faire pour avoir les deux possibilités qui sont temps partiel chacune
merci
Bonjour je suis entrepreneur salarié dans une coopérative Alsacienne .
Je souhaite faire une rupture conventionnelle au motif que pour raison de santé je n’arrive plus a m’assurer un chiffre d’affaires suffisant pour en vivre .
J’ai 15 ans d’ancienneté on me dit que je doit me verser une indemnité de rupture conventionnelle
Es ce vrai ? Et comment la calculer.
Merci
Bonjour, En cas de rupture conventionnelle d’un contrat de travail, quelle que soit la raison invoquée, l’employeur est tenu de verser au salarié une indemnité spécifique, au minimum égale à l’indemnité légale de licenciement. Celle-ci est calculée en fonction de l’ancienneté du salarié, généralement à raison d’un quart de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années, puis un tiers de mois par année au-delà. Avec 15 ans d’ancienneté, cette indemnité minimale doit donc être au moins égale à ce calcul. Le montant exact dépendra de votre salaire de référence et des éventuelles dispositions plus favorables prévues… Lire la suite »