Quelle retraite pour le gérant d’une SAS ?
La retraite des dirigeants de SAS suit un régime spécifique d’assimilé salarié. Le président de SAS doit percevoir une rémunération minimale de 600 fois le SMIC horaire pour valider ses trimestres de retraite.
Son régime de protection sociale inclut une retraite de base auprès du régime général et une retraite complémentaire AGIRC-ARRCO.
Une bonne compréhension de ces mécanismes est essentielle pour optimiser sa future pension et préparer sereinement sa retraite.
Le statut particulier du dirigeant assimilé salarié
Les différences avec le statut de gérant non salarié
Le montant des charges sociales constitue la première distinction majeure : un dirigeant assimilé salarié verse environ 65% de cotisations sur sa rémunération, contre 45% pour un gérant non salarié. Cette différence s’explique par une couverture plus étendue.
Les assimilés salariés bénéficient d’une meilleure pension à la retraite grâce aux régimes AGIRC-ARRCO, tandis que les gérants non salariés doivent souvent compléter leur couverture par des contrats facultatifs.
Un autre point distinctif concerne les dividendes : contrairement aux gérants majoritaires de SARL, les dirigeants de SAS ne sont pas soumis aux cotisations sociales sur leurs dividendes. Cette particularité permet une optimisation fiscale intéressante.
Le cadre légal des cotisations obligatoires
La base de calcul des cotisations retraite s’appuie sur le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), fixé à 47 100 euros en 2025. Le président de SAS verse une cotisation retraite de base de 15,45% jusqu’à ce plafond.
Pour la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, deux tranches s’appliquent en 2025 : 6,20% sur la rémunération jusqu’au PASS et 17% entre 1 et 8 fois le PASS. La valeur du point AGIRC-ARRCO atteint 1,4159 euros.
Le dirigeant doit également s’acquitter d’une contribution sociale généralisée (CSG) de 9,2% et d’une contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5% sur l’ensemble de sa rémunération.
Les spécificités du régime de protection sociale
La couverture sociale du dirigeant assimilé salarié englobe l’assurance maladie-maternité avec une prise en charge des frais médicaux et des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail. Le remboursement des soins s’aligne sur celui des salariés classiques.
Pour la maternité, les dirigeantes bénéficient d’un congé indemnisé pendant 16 semaines, avec maintien des droits à la retraite durant cette période. La pension d’invalidité garantit un revenu de remplacement si une maladie ou un accident réduit la capacité de travail.
Quelle rémunération minimale pour valider sa retraite ?
Le seuil des 600 fois le SMIC horaire
La validation des droits à la retraite pour un président de SAS nécessite une rémunération minimale annuelle de 7 128 euros en 2025, calculée sur la base de 600 fois le SMIC horaire fixé à 11,88 euros. Cette somme représente 594 euros bruts mensuels.
Un exemple concret : un dirigeant qui se verse 500 euros par mois ne validera que 3 trimestres sur l’année, compromettant sa future pension. La règle s’applique même si le versement est concentré sur quelques mois.
Pour les nouveaux entrepreneurs, cette exigence mérite une attention particulière lors de l’établissement du prévisionnel financier.
L’impact des dividendes sur les droits retraite
Le versement de dividendes dans une SAS présente une particularité majeure : contrairement au salaire, ces revenus ne génèrent aucun droit pour la retraite. Cette caractéristique mérite une attention particulière lors de la planification de sa rémunération sur le long terme.
Un dirigeant qui opte exclusivement pour une rémunération en dividendes se prive des avantages du régime général et complémentaire AGIRC-ARRCO. Cette situation peut fragiliser sa protection sociale future.
La stratégie optimale consiste souvent à mixer salaire et dividendes : maintenir une base salariale permettant d’acquérir des points retraite, tout en profitant de la fiscalité avantageuse des dividendes.
Cette approche équilibrée garantit une meilleure préparation du départ à la retraite.
Les conditions de validation des trimestres
La validation des trimestres repose sur un calcul précis : chaque tranche de 1 782 euros bruts permet d’acquérir un trimestre d’assurance vieillesse en 2025. Cette règle s’applique même si vous cumulez cette somme sur une courte période.
Un président de SAS peut maximiser ses droits en planifiant ses revenus sur l’année. Par exemple, une rémunération de 3 564 euros répartie sur deux mois suffit pour valider deux trimestres.
Le système offre une certaine flexibilité : les périodes de maternité, d’arrêt maladie ou de chômage indemnisé comptent aussi dans le décompte des trimestres.
Quelle est la cotisation retraite pour un dirigeant de SAS ?
La retraite de base du régime général
La pension de base du régime général représente 50% du salaire annuel moyen calculé sur les 25 meilleures années de carrière. Le montant maximal de cette pension atteint 21 684 euros par an en 2025, sous réserve d’avoir validé la durée d’assurance requise.
Le calcul prend en compte uniquement les revenus plafonnés au PASS, soit 47 100 euros annuels. La durée d’assurance nécessaire varie selon votre année de naissance : 172 trimestres pour les personnes nées en 1965, 173 trimestres pour celles nées en 1966.
Les périodes d’activité professionnelle ne constituent pas l’unique source de validation des trimestres. Les congés maternité, les arrêts maladie ou les périodes de chômage indemnisé comptent aussi dans le calcul de votre retraite de base.
Le système AGIRC-ARRCO pour la complémentaire
La retraite complémentaire AGIRC-ARRCO fonctionne selon un système par points : chaque euro cotisé permet d’acquérir des points qui seront convertis en pension au moment du départ.
Les cotisations s’appliquent sur deux tranches de salaire en 2025 : 7,87% jusqu’à 47 100 € annuels, puis 21,59% sur la partie comprise entre 47 100 € et 376 800 €. À titre d’exemple, un président de SAS gagnant 60 000 € annuels accumule environ 450 points par an.
Le calcul des points et des pensions futures
La projection des droits à la retraite s’appuie sur une formule précise.
Pour un dirigeant percevant une rémunération de 5 000€ mensuels, le montant total de sa future pension combine deux éléments :
- La retraite de base ;
- La retraite AGIRC-ARRCO.
Prenons un exemple concret : Marie, présidente de SAS depuis 15 ans, accumule chaque année environ 520 points. À 62 ans, avec 7 800 points cumulés et une carrière complète, elle pourra prétendre à une rente mensuelle d’environ 2 800€.
L’acquisition des points varie selon le niveau de rémunération. Un salaire brut de 3 000€ mensuels permet d’obtenir en moyenne 380 points par an, tandis qu’une rémunération de 8 000€ génère jusqu’à 680 points annuels.
Retraite : SAS ou SARL, quelles différences pour le gérant ?
La protection sociale diffère significativement entre ces deux statuts.
Un président de SAS bénéficie d’une couverture plus avantageuse grâce au régime général, avec des prestations retraite supérieures de 20 à 30% en moyenne par rapport à un gérant majoritaire de SARL.
La SARL présente l’avantage des cotisations allégées : un gérant majoritaire verse environ 45% de charges sociales contre 65% pour un dirigeant de SAS. Cette économie substantielle permet une meilleure trésorerie à court terme.
Les gérants de SARL conservent une particularité intéressante : la retraite progressive dès 60 ans, permettant de réduire progressivement leur activité professionnelle tout en percevant une partie de leur pension.
Les solutions pour optimiser sa retraite
Les régimes de retraite supplémentaire
Les dirigeants de SAS disposent de plusieurs options pour renforcer leur future pension. Le Plan d’Épargne Retraite Entreprise constitue un dispositif attractif, avec une déductibilité fiscale des versements jusqu’à 8% de la rémunération annuelle brute.
Un second outil stratégique réside dans le contrat Madelin retraite, accessible aux présidents rémunérés. Les versements peuvent atteindre 76 102€ en 2025, déductibles du revenu imposable.
À titre d’exemple, un versement mensuel de 500€ sur 20 ans peut générer un capital supplémentaire de 180 000€ à la retraite.
La combinaison PER individuel et contrat collectif d’entreprise représente une approche particulièrement efficace. Cette stratégie mixte maximise les avantages fiscaux tout en diversifiant les supports d’investissement.
La retraite progressive après 60 ans
À partir du 1er septembre 2025, la retraite progressive devient accessible dès 60 ans pour les dirigeants de SAS. Cette mesure permet de réduire son activité professionnelle entre 40% et 80% tout en percevant une partie de sa pension.
La réduction du temps de travail s’accompagne d’une baisse proportionnelle des revenus, compensée par le versement d’une fraction de la pension de retraite. Un président de SAS qui diminue son activité de 40% recevra ainsi 40% de sa future pension.
L’accès à ce dispositif requiert la validation préalable de 150 trimestres. La demande s’effectue auprès de la caisse de retraite, avec un formulaire spécifique attestant de la réduction d’activité.
Le cumul du statut de président de SAS et de la retraite
Le cumul emploi-retraite intégral s’applique aux dirigeants de SAS ayant validé une pension à taux plein. Cette formule leur donne la liberté de maintenir leur mandat social sans restriction de revenus.
Les présidents de SAS doivent respecter une procédure spécifique : mettre fin à leur contrat de travail salarié puis liquider l’ensemble de leurs pensions avant de reprendre leur fonction.
Un délai de carence de 6 mois s’impose uniquement pour une reprise chez le même employeur.
La nouvelle activité génère des cotisations retraite obligatoires.
Depuis janvier 2025, ces versements créent des droits supplémentaires, plafonnés à 5% du PASS, soit 2 355 euros annuels. Cette disposition renforce l’attractivité du dispositif pour les dirigeants souhaitant poursuivre leur activité.
L’indemnité de départ à la retraite du président
Le statut d’assimilé salarié du président de SAS ne lui ouvre pas automatiquement droit aux indemnités conventionnelles de départ à la retraite. Cette règle s’applique même lorsque la convention collective prévoit des dispositions spécifiques.
Une exception notable existe : un président qui cumule son mandat social avec un contrat de travail distinct peut bénéficier d’indemnités sur la partie salariale uniquement.
La condition essentielle réside dans l’existence d’un véritable lien de subordination pour les fonctions exercées en tant que salarié.
La jurisprudence exige que les tâches effectuées dans le cadre du contrat de travail soient clairement différenciées des missions liées au mandat social.
FAQ
Quel est le salaire d'un président de SAS à la retraite ?
Le président de SAS retraité ne perçoit plus de salaire de la société, sauf s’il conserve un mandat. Sa retraite dépend de ses cotisations passées aux régimes obligatoires (Sécurité sociale et Agirc-Arrco).
Quelles sont les cotisations retraite d'un gérant de SARL et de SAS ?
Le gérant majoritaire de SARL cotise au régime des travailleurs non-salariés (SSI), avec des taux spécifiques plus bas mais une protection sociale réduite. Le président de SAS relève du régime général des salariés, cotisant à la Sécurité sociale et à l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire. Les taux et assiettes de cotisations diffèrent selon le statut et la rémunération perçue.
Peut-on être président de SAS non rémunéré et à la retraite ?
Oui, un retraité peut être président de SAS sans percevoir de rémunération. Dans ce cas, il n’y a pas de cotisations sociales sur le mandat, et la pension retraite est versée sans restriction. Il reste néanmoins tenu de déclarer ce mandat aux caisses de retraite à titre informatif.