Créer une entreprise en ligne séduit de plus en plus d’entrepreneurs, attirés par la souplesse du numérique et les nombreuses opportunités que ceci offre.
Toutefois, transformer cette ambition en succès requiert une préparation méthodique ainsi qu’une parfaite maîtrise des étapes essentielles et des formalités administratives.
Cet article a pour objectif de vous accompagner dans ce parcours, en vous fournissant un guide clair et structuré pour établir les fondations solides de votre activité en ligne.
Pourquoi créer une entreprise en ligne ?
La création d’une entreprise est une étape cruciale dans la vie d’un entrepreneur.
Pour ce faire, plusieurs options de création sont possibles, comme déléguer la création à un prestataire ou se faire assister par un avocat.
Toutefois, de plus en plus d’entrepreneurs décident de se tourner vers la création d’entreprise en ligne pour ces nombreux avantages, bien que celle-ci comprend également des inconvénients que voici :
Aspect | Avantages et inconvénients |
---|---|
Simplicité d’utilisation | – Démarches 100 % en ligne avec un parcours guidé et automatisé ; |
– Aucune connaissance juridique ou administrative requise ; | |
– Explications fournies à chaque étape ; | |
– Accompagnement limité et conseils personnalisés absents ou très génériques par rapport à un expert-comptable ou un avocat | |
Coût | – Solution économique : entre 400 € et 600 € TTC, frais obligatoires inclus ; |
– Moins coûteux qu’un accompagnement professionnel classique ; | |
– Majoration fréquente de certains frais administratifs (greffe, annonce légale) ; | |
– Marges parfois intégrées sans transparence sur certaines plateformes. | |
Rapidité et accessibilité | – Dossier généré instantanément. |
– Traitement souvent garanti sous 24 h ; | |
– Plateformes disponibles 24h/24, 7j/7 ; | |
– Risque de souscription non souhaitée à des services additionnels ; | |
– Options parfois pré-cochées nécessitant une attention particulière de l’utilisateur. |
Quelle structure juridique choisir pour la création de votre entreprise en ligne ?
Le choix de la forme juridique est une étape stratégique dans la création d’une entreprise. Il conditionne non seulement le régime fiscal et social de l’entrepreneur, mais aussi sa responsabilité, la structure de l’activité, et les modalités de gestion.
Il est donc essentiel de bien distinguer les différentes options juridiques pour opter pour le statut le plus adapté à la nature et à l’envergure de son projet.
L’entreprise individuelle : une solution simple et flexible
L’entreprise individuelle (EI) s’avère être particulièrement adaptée aux entrepreneurs désireux de se lancer seuls et notamment dans le cadre d’un projet à dimension limitée ou expérimentale.
Elle présente notamment les avantages d’être simple à créer, à gérer et à dissoudre.
L’entrepreneur exerce en son nom propre, cela signifie que l’entreprise ne possède pas de personnalité juridique distincte de celle de son dirigeant.
Toutefois, depuis la réforme entrée en vigueur en 2022, le patrimoine professionnel de l’entrepreneur individuel est automatiquement séparé de son patrimoine personnel, cela dans le but de renforcer sa protection.
La micro-entreprise
La création d’une micro-entreprise donne la flexibilité d’opter pour le régime micro-fiscal et micro-social.
Ce régime est assez apprécié des entrepreneurs français notamment en raison de :
- Formalités allégées : déclaration simplifiée en début d’activité, pas d’obligation d’immatriculation au registre du commerce pour certaines activités, comptabilité ultra-simplifiée (livre des recettes, registre des achats uniquement s’agissant des activités de revente) ;
- Charges sociales et impôts proportionnels au chiffre d’affaires avec la possibilité de choisir le versement libératoire de l’impôt sur le revenu ;
- Dispense de TVA en dessous de certains seuils de chiffre d’affaires.
Ce cadre est préconisé pour tester son activité, débuter à moindre coût ou pour exercer une activité complémentaire.
Choisir de créer une société
La création d’une société constitue une alternative structurée et plus ambitieuse.
La société est dotée d’une personnalité morale et constitue une entité juridique distincte de ses fondateurs.
Celle-ci peut, par ailleurs :
- Conclure des contrats (en étant représentée toutefois) ;
- Posséder un patrimoine propre ;
- Être responsable juridiquement en son nom.
Également, faire le choix d’une société offre une certaine liberté et l’entrepreneur peut tout à fait décider de débuter seul en optant par exemple pour une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou pour une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
A l’inverse, si l’on souhaite s’associer dès le départ ou dans un second temps, il est alors possible d’opter pour une SARL, une SAS ou encore une SCI dans un projet immobilier.
Créer une société présente de nombreux avantages par rapport à l’entreprise individuelle :
Avantage | Description |
Crédibilité renforcée | La société inspire davantage confiance aux partenaires, investisseurs et établissements bancaires qu’une entreprise individuelle. |
Responsabilité limitée | Les associés ne sont responsables qu’à hauteur de leurs apports, sauf en cas de faute de gestion ou de garanties personnelles. |
Souplesse de gouvernance | Notamment en SAS, les statuts peuvent être aménagés librement pour organiser la direction, la répartition des pouvoirs ou les modalités de prise de décision. |
Facilité d’association | Il est possible de s’associer avec d’autres personnes physiques ou morales, facilitant le développement ou l’évolution du projet. |
Apports en compte courant d’associé | Les associés peuvent prêter des fonds à la société sans modifier le capital social, ce qui permet de la financer rapidement et de façon souple. |
Distribution de dividendes | En cas de bénéfices, la société peut verser des dividendes aux associés, ce qui constitue une alternative ou un complément à la rémunération classique du dirigeant. |
Toutefois, en contrepartie de ces nombreux avantages, la création d’une entreprise suppose de répondre à des contraintes administratives accrues que voici :
- Rédaction des statuts ;
- Immatriculation au registre du commerce ;
- Dépôt de capital ;
- Comptabilité en partie double ;
- Établissement de comptes annuels ;
- Approbation des comptes annuels ;
- Approbation des comptes ;
- Déclaration d’une EI.
Quelles sont les étapes préalables à la création de l’entreprise ?
Afin de débuter sereinement son activité et de garantir la viabilité de son projet, il est important d’aborder méthodiquement deux grandes étapes : la définition du projet entrepreneurial et le choix d’un statut juridique adapté.
Définir un projet entrepreneurial clair et cohérent
Il est important de clarifier précisément son projet et d’établir un business plan de celui-ci. Ce projet doit répondre à un besoin réel ou proposer une solution concrète à une problématique identifiée en ciblant sa clientèle.
L’analyse suivante est recommandée :
- Etudier le marché existant et la demande ;
- Identifier les tendances et les opportunités ;
- Analyser la concurrence et apprécier ses forces et faiblesses.
Choisir une forme juridique adaptée à son activité
Le choix de la structure juridique de l’entreprise que l’on souhaite créer est une décision stratégique.
Celle-ci déterminera le cadre légal, fiscal et social de l’activité mais également les obligations administratives, la responsabilité personnelle et la souplesse dans la gestion de l’entreprise.
La micro-entreprise est très appréciée pour ses démarches ultra-simplifiées et sa fiscalité allégée. Elle convient parfaitement à un démarrage à petite échelle, sans gros investissements.
Les sociétés unipersonnelles comme la SASU ou l’EURL permettent de débuter seul tout en limitant votre responsabilité et en offrant davantage de flexibilité juridique et fiscale.
Ces statuts sont plus adaptés à un projet de croissance ou nécessitant des investissements.
Voici une courte vidéo vous expliquant clairement et rapidement comment lancer une entreprise en ligne :
Les critères à apprécier pour choisir sa structure
L’entrepreneur, avant de prendre sa décision devra en effet s’attarder sur les points suivants :
- La nature de son activité (libérale, commerciale, artisanale, etc);
- Le chiffre d’affaires prévisionnel et ses besoins de financement ;
- Le mode de gestion souhaité (souplesse, encadrement légal) ;
- Le projet de développement (embauche, association, partenariats etc).
Il est important de noter que la création d’une société s’accompagne des obligations suivantes :
- La rédaction de statuts juridiques ;
- La nomination du ou des dirigeants ;
- La publication d’une annonce légale de constitution ;
- La déclaration des bénéfices effectifs ;
- Le dépôt du capital et l’ouverture d’un compte bancaire professionnel.
Voici un schéma récapitulant les différentes étapes à suivre pour créer sereinement son entreprise :
Quelles sont les étapes pour créer son entreprise en ligne ?
La constitution d’une entreprise en ligne suppose de respecter différentes étapes préalables afin que celle-ci soit valablement constituée.
Etape 1 : La rédaction des statuts
Il s’agit d’une étape cruciale car les statuts définissent le fonctionnement de la société. Leur rédaction varie selon la forme juridique.
Les statuts d’une EURL sont encadrés par des règles précises, tandis que ceux d’une SASU offrent une grande liberté à l’associé unique et notamment en matière de gouvernance.
Etape 2 : Le dépôt du capital social
Le capital social doit être déposé sur un compte bancaire ou via un prestataire habilité qui facilite l’obtention de l’attestation de dépôt des fonds, indispensable pour l’immatriculation de la société (EURL, SASU, SARL, SAS).
Etape 3 : La publication d’une annonce légale
Une annonce de constitution de la société doit être publiée dans un journal d’annonces légales (JAL) compétent.
Le coût de cette publication dépend notamment de la forme juridique choisie et du lieu du siège social.
Voici, à titre indicatif, les coûts en vigueur en 2024 :
Forme Juridique | Coût indicatif (TTC) | Remarques |
SASU / EURL | 138 € à 165 € | Tarif encadré, peu variable selon le département ; |
SARL / SAS (plusieurs associés) | 185 € à 230 € | Dépend de la longueur de l’annonce et du lieu d’immatriculation ; |
SCI | 200 € à 250 € | Coût influencé par la complexité des statuts et le JAL choisi. |
Etape 4 : Le dépôt du dossier d’immatriculation
Le dossier complet (composé des statuts signés, de l’attestation de dépôt des fonds et de justificatifs divers) est à transmettre via le guichet unique électronique sur le site de l’INPI.
Cette étape formalise juridiquement la création de l’entreprise.
Etape 5 : L’immatriculation de la société
Une fois que le dossier est validé par l’INPI, celui-ci délivre un extrait Kbis qui officialise l’existence légale de la société.
Combien coûte la création d’une entreprise en ligne ?
Les coûts que suscitent la création d’une société dépendent en réalité de différents facteurs.
Celui-ci varie notamment selon la solution choisie : effectuer soi-même les démarches, utiliser un service en ligne ou se faire accompagner par un professionnel.
Voici un tableau présentant les coûts selon le mode de création choisi :
Mode de création | Éléments facturés | Coût moyen total TTC |
Service en ligne | – Prix du service (offre standard/premium) ;
– Annonce légale (avec marge) ; – Frais de greffe (avec marge). |
400 à 650 € |
Expert-comptable | – Honoraires ;
– Annonce légale (au coût réel) ; – Frais de greffe (au coût réel). |
1000 à 1200 € |
Avocat | – Honoraires ;
– Annonce légale (au coût réel) ; – Frais de greffe (au coût réel). |
1500 à 2000 € |
De quelles aides peut-on bénéficier pour créer son entreprise ?
Si vous décidez de concrétiser votre projet professionnel et de créer votre entreprise, sachez que de nombreux dispositifs existent pour vous accompagner financièrement dans ce projet.
L’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE)
L’ACRE est un dispositif visant à encourager la création d’entreprise.
Le bénéficiaire de l’ACRE profite d’une exonération de 50 % sur ses cotisations sociales jusqu’à la fin du 3ème trimestre civil suivant la date de début d’activité déclarée de l’entreprise.
Cette date marque le début de l’exonération des cotisations sociales.
L’aide au retour à l’emploi (ARE)
L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est un revenu de remplacement versé par France Travail (anciennement Pôle emploi).
Elle s’adresse aux personnes inscrites comme demandeurs d’emploi, dès lors qu’elles ont été involontairement privées d’un emploi salarié (licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle, etc.).
Cette indemnité vise à compenser la perte de revenus pendant la période de recherche d’emploi, sous réserve de remplir certaines conditions d’activité antérieures et d’affiliation.
Les aides à la création pour les femmes
Les femmes auto-entrepreneur disposent de dispositifs nationaux ou locaux mis en place afin de les aider à la création de leurs projets.
Ces aides peuvent être financières ou alors prendre la forme d’un accompagnement spécifique à l’entrepreneuriat.
Voici un panorama des principales aides disponibles en 2025 :
Nom de l’aide et type de soutien | Montant / Couverture | Objectif principal |
Garantie Égalité Femmes (Garantie bancaire) | Jusqu’à 80 % d’un prêt bancaire, plafond : 50 000 € ; | Faciliter l’accès au crédit bancaire pour la création, reprise ou développement ; |
Prêt d’honneur, Initiative France
(Prêt personnel sans garantie ni intérêt) |
En général entre 3 000 € et 50 000 € ; | Renforcer les fonds propres pour obtenir un prêt bancaire ; |
Prêt d’honneur Réseau Entreprendre / Wom’energy
(Prêt personnel sans garantie ni intérêt) |
De 15 000 € à 50 000 €, jusqu’à 90 000 € pour certains projets ; | Accompagner les projets structurants avec un soutien financier et un mentorat ; |
CLEFE (Clubs Locaux d’Épargne)
(Micro-financement solidaire) |
Épargne collective redistribuée (env. 1 000 à 3 000 €) ; | Soutenir les entrepreneuses localement, créer une solidarité financière entre pairs ; |
Aides régionales / Plans PAR
(Aides financières et accompagnement personnalisés) |
Variables selon les régions (dispositifs locaux dédiés) ; | Encourager l’entrepreneuriat féminin localement dans des secteurs variés ; |
Bourse Shine Entrepreneuses engagées
(Subvention / récompense annuelle) |
3 prix de 15 000 € + un prix « Mompreneuse ». | Soutenir les projets à impact social ou environnemental portés par des femmes. |
La réduction d’impôt sur le revenu pour souscription au capital de PME
Les contribuables fiscalement domiciliés en France peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu (IR) lorsqu’ils investissent en numéraire dans le capital initial ou dans une augmentation de capital d’une Petite ou Moyenne Entreprise (PME).
Ce dispositif vise à encourager le financement direct des entreprises en phase de création ou de développement.
La réduction porte sur le montant investi, dans la limite d’un plafond annuel et sous réserve que la société respecte certaines conditions.
Le taux de la réduction peut atteindre 25 % du montant investi (taux renforcé temporairement, sous réserve d’approbation par la Commission européenne), avec des plafonds spécifiques de versements :
- 50 000 € pour une personne seule, soit une réduction maximale de 12 500 € ;
- 100 000 € pour un couple soumis à imposition commune, soit une réduction maximale de 25 000 €.
Les aides financières
Des aides financières peuvent également être accordées aux entrepreneurs.
Le prêt d’honneur
Obtenir ce prêt permet à un entrepreneur de crédibiliser son projet de création d’entreprise aux yeux des établissements bancaires.
Il sera plus aisé de les convaincre d’accorder un prêt bancaire.
Ce prêt est accordé à l’entrepreneur personnellement et non à l’entreprise.
Le micro-crédit
Le microcrédit est un prêt de faible montant destiné aux personnes exclues du système bancaire classique, afin de financer un projet professionnel ou un besoin personnel.
Il favorise l’inclusion financière et le développement économique, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés.
En France, il existe deux formes principales :
- Le microcrédit professionnel, pour financer la création ou le développement d’une activité indépendante ;
- Le microcrédit personnel, pour faire face à des dépenses facilitant l’insertion ou la réinsertion (achat d’un véhicule pour travailler, frais de santé, formation…).
FAQ
Comment protéger mon patrimoine personnel ?
Pour protéger votre patrimoine personnel, vous pouvez opter pour une forme juridique limitant votre responsabilité (EURL, SASU, SARL, etc.). La déclaration d’insaisissabilité ou la mise en place d’un patrimoine d’affectation (ex. : EIRL) peut aussi être envisagée. L’assurance professionnelle est également recommandée. Enfin, séparer vos biens propres et professionnels est essentiel.
Comment créer une micro-entreprise en ligne gratuitement ?
Il est possible de créer une micro-entreprise en ligne gratuitement sur le site officiel du guichet unique de l’INPI (procedures.inpi.fr). Il suffit de remplir un formulaire, fournir une pièce d’identité et signer électroniquement. Aucune rémunération n’est exigée pour l’immatriculation, sauf activité réglementée.
Comment sont calculées mes cotisations sociales en tant que chef d’entreprise ?
Les cotisations sociales du chef d’entreprise sont calculées sur la base de ses revenus professionnels. En micro-entreprise, elles sont forfaitaires et proportionnelles au chiffre d'affaires. Pour les autres statuts (ex. : gérant de SARL), elles dépendent du régime social (TNS ou assimilé salarié) et du revenu net.
Dernière mise à jour le 06/06/2025