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Depuis l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2, les associations faisant l’objet d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés sont tenues de déclarer une liste de leur(s) bénéficiaire(s) effectif(s). Dans ce cas de figure, l’identification des bénéficiaires effectifs n’est pas sans difficultés.

Les associations assujetties à l’obligation de déclaration des bénéficiaires effectifs

Les associations inscrites au RCS doivent déclarer leurs bénéficiaires effectifs.

En principe, une association loi de 1901, même si elle exerce une activité économique ne peut pas s’inscrire au RCS. Seulement deux catégories d’associations peuvent faire l’objet d’une inscription au RCS. Il s’agit des associations qui  :

  • émettent des obligations ou des titres de créances négociables
  • ou, effectuent habituellement des opérations de change.

L’ordonnance du 12 février 2020 vient étendre le dispositif aux fondations et fonds de dotation. Ils sont également tenus d’établir une déclaration des bénéficiaires effectifs.

Ces catégories d’association sont marginales. Il est en effet peu commun pour une association d’envergure moyenne de réaliser ce type d’activité.

Les autres associations ne sont pas tenues de déclarer leurs bénéficiaires effectifs.

🔎 Zoom : Si votre association a fait l’objet d’une inscription au RCS, et qu’elle fait partie des catégories précédentes, il sera nécessaire de déclarer les bénéficiaires effectifs. LegalPlace propose un service de dépôt par voie dématérialisée du document relatif aux bénéficiaires effectifs, édité grâce à un questionnaire dynamique rempli préalablement par vos soins.

Les difficultés d’identification des bénéficiaires effectifs d’associations

Du fait de la différence en terme de contrôle, des associations avec les autres sociétés, les règles de détermination des bénéficiaires effectifs divergent de la plupart des situations connues.

Définition des bénéficiaires effectifs d’association

Doit figurer dans le registre des bénéficiaires effectifs d’une association inscrite au RCS, toute personne physique :

  • titulaire de droits portants sur plus de 25% des biens de l’association
  • exerçant un pouvoir de contrôle par tout autre moyen sur les organes de gestion; d’administration ou de direction ou sur l’assemblée générale de l’association.

S’il est impossible d’identifier au moins un bénéficiaire effectif via ces deux conditions, il faudra identifier le représentant légal (le Président en principe) de l’association comme bénéficiaire effectif.

A noter que seules les personnes physiques (personnes humaines) peuvent être qualifiées de bénéficiaires effectifs, ce qui exclut les personnes morales (sociétés et autres groupements dotés de la personnalité morale).

Qui sont les titulaires des droits sur les biens de l’association ?

Il s’agit d’une question quelque peu épineuse puisqu’elle dépend de la manière dont l’association a obtenu ses biens. Par ailleurs, l’utilisation du terme “droits” manque de précision rendant l’application à la pratique délicate.

Pour déterminer les bénéficiaires effectifs personnes physiques titulaires de droits portant sur plus de 25% des biens de l’association, il faut distinguer les apports (octroyant une contrepartie à l’apporteur donc potentiellement des droits) et les libéralités/donations (absence de contrepartie et donc, en principe, de droits sur les biens donnés).

En effet, il est possible de réaliser des apports à une association (local, terrain à bâtir, sommes d’argent…) mais ces apports ne donnent pas droit à des actions ou parts sociales comme dans la plupart des sociétés. Cependant, ces apports donnent des droits à l’apporteur selon les stipulations du contrat d’apport. Il s’agit par exemple :

  • d’une clause de droit de reprise ; l’apporteur peut récupérer son apport selon des conditions déterminées à l’avance (dissolution de l’association, non respect des conditions d’affectation du bien…) ;
  • obtention de la qualité de membre ;
  • nomination à un poste spécifique dans l’association…

A priori, parmi les exemples cités, seul le droit de reprise permet d’exercer des droits sur des biens apportés à l’association. En effet, même si la propriété du bien a été transférée à l’association, l’apporteur a le “droit” de récupérer son bien sous certaines conditions. Il s’agit donc “de droits” portant sur les biens de l’association.

Bien entendu, il existe des situations éminemment plus complexes permettant d’avoir des droits sur les biens apportés à l’association (apport en usufruit, fiducie…).

Il reste désormais à établir le pourcentage de droits portants sur les biens de l’association. A défaut de précisions particulières de la loi, si l’on retient une interprétation stricte, les biens de l’association seraient constitués par tout ce que possède cette dernière (son actif). Néanmoins, le greffe, dans son document servant à la déclaration, propose de retenir au dénominateur la totalité des droits portant sur les biens de l’association (ce qui exclut les biens issus des donations et libéralités…).
Exemple : Jean a apporté 1 000 euros à une association faisant l’objet d’une immatriculation au RCS. L’apport a fait l’objet d’un contrat mentionnant un droit de reprise. En outre, Jérémy et Louis ont apporté respectivement 1000 et 2000 euros chacun avec un droit de reprise.

La totalité des droits sur les biens de l’association équivaut à 4 000 euros.

Ainsi, Jean et Jérémy disposent respectivement de (1 000 / 4 000)x100= 25% des droits portants sur les biens de l’association. Quant à Louis, il dispose de 50%.

Ils devront donc être déclarés comme bénéficiaires effectifs de l’association.

Les personnes exerçant un pouvoir de contrôle

Les associations jouissent d’une grande liberté statutaire. Les fondateurs de l’association peuvent déterminer au moyen du contrat d’association (les statuts) les modalités de son fonctionnement.

A ces fins, ils peuvent créer des organes spécifiques chargés du contrôle de certains organes décisionnaires (assemblée générale, direction ect..).

Par exemple, une association peut nommer une ou plusieurs personnes chargées du contrôle de la gestion de l’association.

Dès lors, il faudra déclarer ces personnes comme bénéficiaires effectifs.

Formalités relatives à la déclaration des bénéficiaires effectifs d’associations

Maintenant que les bénéficiaires effectifs ont été identifiés, il convient de procéder à la déclaration auprès du greffe du tribunal de commerce compétent (celui dans lequel l’association a été immatriculée au RCS).

 Le DBEGIEASS1

Le DBEGIEASS1 est le document de déclaration spécifique pour les Groupements d’intérêt économique (GIE) et les associations immatriculées au RCS.

Il faudra dans un premier temps indiquer les informations relatives à l’association :

  • dénomination (nom de l’association)
  • son numéro d’identification et le greffe ayant procédé à l’immatriculation
  • sa forme juridique (“association”, en l’occurrence)
  • adresse du siège de l’association

Ensuite, il s’agit d’identifier le premier bénéficiaire effectif en indiquant les informations relatives à son identité (nom, prénom, lieu et date de naissance…) puis de préciser les modalités de contrôle de ce dernier :

  • s’il est titulaire de plus de 25% des droits sur les biens de l’association, il faudra cocher le a) et préciser le pourcentage
  • s’il exerce un contrôle sur les organes de gestion ou sur l’assemblée générale, il faudra cocher le b) et préciser les modalités du contrôle (la clause statutaire conférant ce pouvoir par exemple)
  • à défaut d’un bénéficiaire identifiable, il faudra cocher le c) et préciser que le bénéficiaire est le représentant légal.

En cas de plusieurs bénéficiaires : les intercalaires

S’il existe plusieurs bénéficiaires effectifs dans l’association, il faudra remplir autant d’intercalaires que de bénéficiaires supplémentaires en respectant la même méthodologie que pour le DBEGIEASS1, disponible sur Infogreffe.Faire ma déclaration RBEFaire ma déclaration RBE

Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L’ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris

Dernière mise à jour le 10/09/2024

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mseb
mseb
juin 17, 2021 1:35 pm

Depuis l’ordonnace du 12/02/2020, les associations, les fondations et les fonds de dotation doivent également établir une déclaration des bénéficiaires effectifs.

Solenne
Solenne
août 6, 2021 3:42 pm
Répondre à  mseb

Bonjour,

Nous vous remercions pour cette précision.

L’équipe LegalPlace

Brown alexandre
Brown alexandre
juillet 2, 2021 4:00 pm

Bonjour, les mutuelles doivent elles déclarer leurs bénéficiaires effectifs ?

Alissia
Administrateur
juillet 6, 2021 11:54 am
Répondre à  Brown alexandre

Bonjour,
Conformément à l’article L. 561-46 alinéa 1 du Code Monétaire et Financier, les mutuelles sont soumises à l’obligation de déclarer leurs bénéficiaires effectifs.
En espérant que cette réponse vous sera utile, nous vous souhaitons une belle journée.
L’équipe LegalPlace.

ECR
ECR
juillet 12, 2024 2:34 pm

Bonjour,

Depuis la loi du 22 avril 2024, les associations non inscrites au RCS doivent également déclarer leurs bénéficiaires effectifs. A qui et comment doivent-elle communiquer ces informations?

Merci d’avance

Alissia
Administrateur
décembre 2, 2024 4:33 pm
Répondre à  ECR

Bonjour, Les associations doivent transmettre ces informations à l’autorité administrative compétente, qui gère le registre dédié : le Répertoire National des Associations (RNA). Il semble que les modalités pratiques de déclaration sont en cours de finalisation. Il est prévu que les associations utilisent les plateformes numériques dédiées, telles que le compte asso (https://lecompteasso.associations.gouv.fr), pour effectuer cette déclaration. Cependant, ces dispositifs ne sont pas encore pleinement opérationnels. Il est donc recommandé de se tenir informé des évolutions réglementaires et de la mise en place effective de ces plateformes. Nous vous invitons à contacter le service gouvernemental dédié aux démarches administratives des… Lire la suite »

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Samuel est co-fondateur de LegalPlace et responsable du contenu éditorial. L'ambition est de rendre accessible le savoir-faire juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité. Samuel est diplômé de Supelec et de HEC Paris