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Le conseil de surveillance représente un organe facultatif de contrôle au sein d’une SAS, permettant aux actionnaires de superviser la gestion de l’entreprise. Sa mise en place doit être prévue dans les statuts qui définissent précisément ses pouvoirs, sa composition et son mode de fonctionnement. La mission principale de cet organe consiste à exercer une surveillance permanente sur les décisions des dirigeants et à autoriser certaines opérations stratégiques. Les actionnaires disposent d’une grande liberté pour organiser ce conseil selon leurs besoins spécifiques.

La base légale du conseil de surveillance en SAS

Le Code de commerce n’impose aucune obligation concernant la création d’un conseil de surveillance dans une SAS. Cette liberté statutaire permet aux associés d’adapter l’organe à leurs besoins.

À la différence des sociétés anonymes (SA) où son fonctionnement est strictement encadré par la loi, la SAS bénéficie d’une grande souplesse dans l’organisation de son conseil. Les actionnaires définissent librement sa composition, ses attributions et son mode opératoire.

Une modification statutaire reste néanmoins indispensable pour instaurer ou supprimer cet organe. Les statuts doivent préciser les modalités de nomination des membres, la durée de leur mandat et l’étendue de leurs prérogatives.

A noter : Le conseil de surveillance d’une SA contrôle la gestion du directoire sans intervenir dans l’exploitation courante.Il compte 3 à 18 membres nommés par l’assemblée générale. Il nomme, révoque et surveille le directoire.

Les missions essentielles de cet organe de contrôle

Quel est le rôle d’un conseil de surveillance dans une SAS ?

Le conseil de surveillance examine et valide les orientations majeures prises par la direction de la SAS. Son périmètre d’intervention couvre notamment les acquisitions d’entreprises, les investissements conséquents ou la création de nouvelles branches d’activité.

Une SAS peut-elle avoir un conseil d’administration ou un conseil de surveillance ?

Par exemple, dans une SAS du secteur industriel, le conseil peut être amené à se prononcer sur l’achat d’une nouvelle ligne de production dépassant un million d’euros.

Cette validation préalable garantit une analyse approfondie des risques et opportunités avant tout engagement significatif.

La fréquence des réunions s’adapte aux besoins de l’entreprise. Une start-up en forte croissance pourra organiser des sessions mensuelles, tandis qu’une société plus mature privilégiera un rythme trimestriel pour examiner sa trajectoire stratégique.

Les pouvoirs de contrôle sur la direction

Le pouvoir de contrôle permanent du conseil de surveillance s’exerce à travers l’examen approfondi des rapports trimestriels fournis par la direction. Ces documents détaillent la performance financière, les projets en cours et la gestion opérationnelle de la SAS.

L’organe dispose également d’un droit d’accès aux informations stratégiques. À sa demande, la direction doit transmettre tout document jugé nécessaire pour évaluer la santé économique de l’entreprise.

Un autre aspect fondamental réside dans la capacité du conseil à examiner les conventions réglementées. Cette prérogative permet de prévenir les conflits d’intérêts entre la société et ses dirigeants, garantissant une gouvernance transparente.

Bon à savoir : Les statuts peuvent aussi octroyer au conseil le droit de nommer ou révoquer les membres du directoire, renforçant son autorité sur la gestion de la SAS.

L’autorisation des opérations importantes

Les statuts de la SAS définissent précisément les seuils et types d’opérations requérant l’aval du conseil de surveillance.

Cette liste comprend généralement les prises de participation dépassant 20% du capital social, les cessions d’actifs stratégiques ou les investissements supérieurs à un montant prédéfini.

Le conseil évalue la pertinence de ces projets selon des critères établis :

  • Impact financier ;
  • Risques associés ;
  • Alignement avec la stratégie d’entreprise.

Par exemple, une SAS du secteur technologique devra obtenir l’autorisation pour tout rachat de brevets ou acquisition de start-up au-delà de 500 000 euros.

La procédure d’autorisation suit un processus rigoureux : présentation détaillée du projet par la direction, analyse approfondie par les membres du conseil, puis vote selon les règles de majorité fixées dans les statuts.

Comment instituer un conseil de surveillance ?

La mise en place d’un conseil de surveillance dans une société par actions simplifiée nécessite une démarche structurée. Les actionnaires doivent d’abord voter cette création lors d’une assemblée générale extraordinaire.

L’établissement des statuts modifiés constitue une étape cruciale. Le document précise le nombre de membres (minimum 3, maximum 18), la durée des mandats et les modalités de nomination. Les règles de fonctionnement, comme la fréquence des réunions et les modalités de vote, sont également détaillées.

Un dépôt au greffe du tribunal de commerce finalise la procédure. Les membres nommés doivent accepter formellement leur mandat et fournir une attestation sur l’honneur confirmant l’absence d’incompatibilités légales avec leur fonction.

La composition optimale de l’organe de contrôle

Le choix des membres qualifiés

La sélection des membres repose sur des compétences complémentaires essentielles à la supervision efficace de la SAS. Un expert-comptable apporte son expertise financière tandis qu’un juriste maîtrise les aspects réglementaires.

Les profils recherchés varient selon la taille et le secteur d’activité. Une start-up technologique privilégiera des membres ayant une expérience dans l’innovation. Une entreprise industrielle s’orientera vers des professionnels du secteur manufacturier.

Les qualités personnelles jouent un rôle déterminant : indépendance d’esprit, disponibilité pour les réunions et capacité à travailler en équipe.

A noter : La maîtrise des enjeux stratégiques constitue un atout majeur pour exercer ce mandat avec pertinence.

Les règles de nomination du président

La nomination du président du conseil de surveillance s’effectue par un vote des membres lors de la première réunion suivant leur désignation. Les statuts fixent la durée du mandat présidentiel, généralement comprise entre 2 et 6 ans.

Les membres procèdent simultanément à l’élection d’un vice-président qui assure l’intérim en cas d’empêchement du président. Cette double nomination garantit la continuité du fonctionnement du conseil.

Le processus électif requiert la présence d’au moins la moitié des membres. Le vote s’organise à bulletin secret, selon les modalités définies dans les statuts : majorité simple ou qualifiée. Un procès-verbal consigne les résultats et officialise la prise de fonction du nouveau président.

Les cas de révocation des membres

L’Assemblée générale ordinaire détient le pouvoir de révoquer les membres du conseil de surveillance à tout moment. Cette décision peut être prise même si elle n’est pas inscrite à l’ordre du jour de la réunion.

La révocation sans motif n’ouvre pas droit à des dommages et intérêts, sauf si elle présente un caractère abusif ou vexatoire.

Un exemple concret : une révocation prononcée brutalement, sans respecter la procédure contradictoire ou dans des conditions humiliantes.

Les statuts peuvent prévoir des cas spécifiques justifiant une révocation automatique :  absence répétée aux réunions, perte de la qualité d’actionnaire ou survenance d’une incompatibilité professionnelle.

Attention : Le membre révoqué doit alors être remplacé dans un délai maximum de deux mois pour maintenir le bon fonctionnement de l’organe de contrôle.

Les clauses essentielles à intégrer aux statuts

La rédaction des clauses statutaires requiert une attention particulière aux modalités de fonctionnement du conseil. Le texte doit préciser la fréquence minimale des réunions, généralement établie à quatre fois par an pour un suivi optimal des activités.

Les règles de quorum méritent une attention spéciale : un minimum de la moitié des membres présents garantit la validité des délibérations. La prise de décision s’effectue selon des critères stricts : majorité simple ou renforcée selon l’importance stratégique des résolutions.

Un paragraphe dédié aux situations d’urgence permet d’organiser des consultations écrites ou des visioconférences, assurant la réactivité du conseil face aux opportunités ou aux risques imprévus.

Les modalités de remplacement temporaire d’un membre empêché doivent également figurer dans ce document fondamental.

L’organisation des réunions et délibérations

Le président du conseil convoque les membres par écrit au minimum 15 jours avant chaque séance. La convocation détaille l’ordre du jour, la date et le lieu de la réunion.

Les participants peuvent assister physiquement aux séances ou opter pour une participation à distance via des outils de télécommunication sécurisés. Cette flexibilité facilite l’organisation des réunions pour les conseils comportant des membres géographiquement éloignés.

Un registre spécial consigne les délibérations et recueille la signature des membres présents. Ce document légal, conservé au siège social, retrace l’historique des décisions prises.

Les procès-verbaux sont transmis aux membres dans un délai de 30 jours suivant la réunion.

Bon à savoir : Les votes s’effectuent à main levée, sauf demande expresse d’un scrutin secret par l’un des membres.

Quelle rémunération pour les membres ?

L’assemblée générale de la SAS détermine une rémunération annuelle fixe pour l’ensemble du conseil de surveillance. Le montant alloué varie selon la taille de l’entreprise et l’ampleur des responsabilités confiées.

La répartition de cette enveloppe entre les participants s’effectue selon des critères objectifs :

  • Assiduité aux séances ;
  • Participation aux comités spécialisés ;
  • Missions particulières.

Un barème précis établit les montants par type d’intervention.

Des rémunérations exceptionnelles peuvent s’ajouter pour des missions spécifiques, comme l’audit d’une filiale ou l’accompagnement d’un projet stratégique. Ces rétributions complémentaires doivent être validées préalablement par l’assemblée.

Le régime fiscal appliqué depuis 2025 prévoit un prélèvement forfaitaire unique de 30% sur ces rémunérations, incluant 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux.

La responsabilité des membres du conseil

La responsabilité civile des participants au conseil se limite aux fautes personnelles commises dans l’exercice de leur mandat de surveillance. Un manquement au devoir de vigilance lors du contrôle des comptes annuels peut engager leur responsabilité individuelle.

Les administrateurs doivent signaler à l’assemblée tout délit dont ils auraient connaissance dans l’exercice de leurs fonctions. Une négligence dans cette obligation expose à des sanctions pénales.

Par exemple, la dissimulation d’une fraude fiscale majeure détectée lors d’un audit peut entraîner des poursuites.

La responsabilité s’étend également aux autorisations préalables accordées pour des opérations stratégiques. Un défaut d’analyse approfondie ayant causé un préjudice à la société pourrait conduire à la mise en cause personnelle du membre concerné.

La distinction avec le conseil d’administration

La principale différence réside dans l’étendue des pouvoirs décisionnels : le conseil d’administration participe activement à la gestion quotidienne de la SAS, tandis que le conseil de surveillance se limite au contrôle des actes de direction.

Un conseil d’administration dispose d’une autorité directe sur la stratégie opérationnelle. Le directeur général lui rend compte régulièrement des actions menées. Cette configuration convient particulièrement aux sociétés recherchant une gouvernance centralisée.

A noter : Le conseil de surveillance, lui, maintient une distance avec les décisions courantes. Sa mission se concentre sur la supervision et la validation des choix stratégiques. Cette séparation claire des rôles garantit une meilleure indépendance dans l’exercice du contrôle.

Les relations avec le président de la SAS

Le conseil de surveillance établit une collaboration équilibrée avec le président de la SAS, basée sur des échanges réguliers et constructifs. Cette relation professionnelle s’articule autour de réunions trimestrielles où le président présente ses rapports d’activité et ses projets futurs.

Les membres du conseil exercent leur rôle consultatif sans interférer dans la gestion quotidienne.

Par exemple, lors d’une acquisition majeure, le président sollicite l’avis du conseil tout en conservant son autonomie décisionnelle.

La communication transparente reste primordiale : le président informe spontanément le conseil des évolutions significatives de l’entreprise, tandis que ce dernier partage ses recommandations dans un esprit de dialogue ouvert.

Cette approche garantit une gouvernance harmonieuse, respectueuse des prérogatives de chacun.

Comment optimiser le fonctionnement du conseil ?

La mise en place d’un calendrier annuel prévisionnel permet une planification rigoureuse des réunions et des sujets à traiter. Cette organisation anticipée facilite la préparation des dossiers et renforce l’efficacité des séances.

L’utilisation d’une plateforme digitale sécurisée modernise le partage des documents et accélère la prise de décision.

Par exemple, un espace collaboratif dédié aux membres du conseil simplifie l’accès aux rapports financiers et aux analyses stratégiques.

Bon à savoir : La création de comités spécialisés, comme un comité d’audit ou un comité stratégique, répartit la charge de travail et approfondit l’expertise sur des domaines clés. Ces groupes de travail préparent les décisions majeures et formulent des recommandations étayées au conseil.

FAQ

Une SAS peut-elle fonctionner simultanément avec un conseil d'administration et un conseil de surveillance ?

Non, une SAS doit choisir entre l'un ou l'autre de ces organes de gouvernance. La coexistence des deux systèmes n'est pas possible car leurs missions se chevaucheraient, créant des conflits de compétences et une complexité inutile dans la gestion.

Le conseil de surveillance d'une SAS peut-il être composé uniquement de salariés ?

Oui, les salariés peuvent être membres du conseil de surveillance, sauf disposition contraire des statuts. Cependant, il est recommandé d'avoir une composition mixte incluant des membres externes pour garantir l'indépendance et l'objectivité du contrôle.

Quel est le montant minimum de capital social requis pour mettre en place un conseil de surveillance ?

Il n'existe aucun montant minimum de capital social imposé pour créer un conseil de surveillance dans une SAS. Cette décision dépend uniquement de la volonté des actionnaires et des besoins de gouvernance de l'entreprise.

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Co-fondateur LegalPlace, Mehdi est diplômé du magistère DJCE et avocat. Il a exercé plus de 12 ans au sein de cabinets anglo-saxons et français en droit des sociétés, fusions-acquisition et capital investissement.

Dernière mise à jour le 30/06/2025

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2 Commentaires
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Marie Davylla
Marie Davylla
décembre 7, 2024 8:21 am

Vous êtes les meilleurs, vos explications sont toujours aussi claires et limpides. Surtout les explications des mots clés cela est très important 🙏♥️

Louise
Administrateur
décembre 9, 2024 2:53 pm
Répondre à  Marie Davylla

Bonjour,
Nous remercions pour ce retour positif.
Belle journée à vous.
L’équipe LegalPlace

Rédigé par

Co-fondateur LegalPlace, Mehdi est diplômé du magistère DJCE et avocat. Il a exercé plus de 12 ans au sein de cabinets anglo-saxons et français en droit des sociétés, fusions-acquisition et capital investissement.