Maîtrisez la comptabilité de votre entreprise individuelle en 2025
- Les fondamentaux de la tenue comptable en entreprise individuelle
- Micro, réel ou option pour l’IS : quelles obligations comptables ?
- Les outils pour gérer votre comptabilité
- Est-il obligatoire d’avoir un comptable en entreprise individuelle ?
- Comptabilité d’engagement ou de trésorerie : quelle méthode appliquer en entreprise individuelle ?
- FAQ
La comptabilité d’une entreprise individuelle répond à des règles précises variant selon votre régime fiscal : micro-BIC/BNC, réel simplifié ou réel normal.
Ce guide détaille les obligations comptables essentielles pour sécuriser le patrimoine de votre entreprise, de la tenue des livres aux déclarations fiscales 2025.
Découvrez comment optimiser votre gestion comptable tout en respectant vos obligations légales.
Les fondamentaux de la tenue comptable en entreprise individuelle
La tenue comptable en entreprise individuelle repose sur des documents clés à connaître, indispensables pour respecter vos obligations fiscales et suivre l’activité de votre entreprise au quotidien.
Documents comptables obligatoires
Avant de distinguer les obligations propres à chaque régime fiscal, il est indispensable de connaître les principaux documents utilisés en comptabilité :
- Le livre des recettes : il regroupe l’ensemble des encaissements (ventes, honoraires) perçus par l’entreprise et doit être rempli quotidiennement ;
- Le registre des achats : il liste les dépenses liées à l’activité ;
- Le livre-journal : ce registre chronologique enregistre toutes les opérations comptables de l’entreprise, de façon détaillée ;
- Le grand-livre : il reprend les mêmes opérations que le livre-journal, mais les classe par comptes comptables. Il permet de suivre les mouvements financiers poste par poste ;
- Le livre d’inventaire : il décrit les éléments d’actif et de passif de l’entreprise à la clôture de l’exercice ;
- Les comptes annuels : ils regroupent le bilan, le compte de résultat et l’annexe.
Tous ces documents doivent être accompagnés des pièces justificatives (factures, notes de frais, relevés bancaires), conservées pendant 10 ans.
L’organisation du plan comptable général
En complément de ces documents, les entreprises au régime réel doivent utiliser le Plan Comptable Général (PCG), un référentiel obligatoire qui organise les écritures comptables selon une nomenclature précise.
Les comptes sont répartis en classes, comme ceci :
- Classes 1 à 5 : comptes de bilan (actif et passif) ;
- Classes 6 et 7 : comptes de charges et de produits (compte de résultat).
Ce plan de comptes facilite la saisie des écritures.
Micro, réel ou option pour l’IS : quelles obligations comptables ?
En cas de contrôle fiscal, qui intervient en moyenne tous les 9 ans pour une entreprise individuelle, l’administration vérifie la conformité de vos documents comptables avec les obligations liées à votre régime d’imposition.
Voici les spécificités de chaque régime.
Le régime micro-BIC et micro-BNC
Le régime micro s’adresse aux auto-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires reste en dessous de certains seuils :
- 188 700 € pour les ventes de marchandises ;
- 77 700 € pour les prestations de services (micro-BIC, destiné aux commerçants et artisans), et 77 700 € pour les activités libérales (micro-BNC).
Dans les deux cas, la comptabilité de l’auto-entrepreneur est ultra-simplifiée :
- Seule la tenue d’un livre des recettes est requise (avec en plus un registre des achats pour les activités commerciales) ;
- Aucun bilan, compte de résultat ou liasse fiscale n’est à établir.
Il suffit de déclarer le chiffre d’affaires brut sur le Formulaire 2042-C-PRO.
L’administration fiscale applique alors automatiquement un abattement forfaitaire sur ce chiffre :
- 71 % pour les ventes ;
- 50 % pour les prestations de services commerciales (micro-BIC) ;
- 34 % pour les activités libérales (micro-BNC).
Le régime réel simplifié
Le régime réel simplifié concerne les entrepreneurs individuels qui dépassent les seuils du micro ou qui en font le choix.
Il implique :
- La tenue d’un livre-journal ;
- La tenue d’un grand-livre ;
- L’établissement de comptes annuels simplifiés (bilan, comptes de résultat et annexe).
La déclaration fiscale comprend le Formulaire 2031 SD accompagnée des tableaux 2033-A à 2033-G, ainsi que le Formulaire 2042-C-PRO pour reporter le résultat net.
Le régime réel normal BIC
Obligatoire pour les entrepreneurs individuels dont le chiffre d’affaires dépasse 840 000 € (ventes) ou 254 000 € (prestations de services), le régime réel normal repose sur :
- La tenue d’un livre-journal ;
- La tenue d’un grand-livre ;
- La tenue d’un inventaire ;
- L’établissement de comptes annuels (bilan, comptes de résultat et annexe).
La déclaration fiscale comprend le Formulaire 2031 SD ainsi que les tableaux 2050 à 2059-G.
Le résultat net est ensuite reporté dans le Formulaire 2042-C-PRO
Le régime réel normal BNC (déclaration contrôlée)
Le régime réel normal BNC concerne les professions libérales qui dépassent les seuils du micro-BNC ou qui choisissent d’opter pour un régime réel.
L’obligation comptable repose sur :
- La tenue d’un livre des recettes ;
- L’établissement d’un compte de résultat.
La déclaration fiscale comprend le Formulaire n°2035.
Le résultat net est ensuite reporté dans le Formulaire 2042-C-PRO
Option pour l’impôt sur les sociétés (IS)
Depuis 2022, une entreprise individuelle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) au lieu de l’impôt sur le revenu (IR), sous réserve de relever d’un régime réel d’imposition.
Dans ce cas, l’obligation comptable repose sur :
- La tenue d’un livre-journal ;
- La tenue d’un grand-livre ;
- La tenue d’un inventaire ;
- L’établissement de comptes annuels (bilan, comptes de résultat et annexe).
Tableau récapitulatif : obligations comptables du régime EI
Ce tableau synthétique vous permet d’identifier rapidement les obligations comptables spécifiques à votre régime fiscal pour une gestion conforme de votre entreprise individuelle :
Régime | Livres obligatoires | Comptes annuels requis | Déclarations fiscales |
---|---|---|---|
Micro-BIC/BNC | Livre des recettes, registre des achats (BIC uniquement) | Aucun | Déclaration 2042-C-PRO |
Réel simplifié BIC | Livre-journal, grand livre | Bilan, compte de résultat, annexe simplifiée | Formulaire 2031 + tableaux 2033-A à 2033-G + 2042-C-PRO |
Réel normal BIC | Livre-journal, grand livre, livre d’inventaire | Bilan, compte de résultat, annexe complète | Formulaire 2031 + tableaux 2050 à 2059-G + 2042-C-PRO |
Réel BNC | Livre des recettes | Compte de résultat | Formulaire 2035 + 2042-C-PRO |
Option pour l’IS | Livre-journal, grand livre, livre d’inventaire | Bilan, compte de résultat, annexe complète | Déclaration 2065 + acomptes trimestriels IS |
Les outils pour gérer votre comptabilité
Il existe plusieurs types de solutions pour gérer la comptabilité de votre entreprise individuelle, du tableau Excel aux logiciels en ligne.
La solution Excel
Pour les entreprises individuelles débutantes au régime micro, Excel reste une solution simple et économique.
Il permet de :
- structurer un registre des recettes et (le cas échéant) des achats ;
- appliquer des formules automatiques pour suivre son activité.
Un logiciel comptable adapté
Un logiciel de comptabilité constitue un investissement stratégique pour les moyennes entreprises comme pour les structures plus modestes.
Cette solution est particulièrement adaptée aux entrepreneurs soumis au régime réel.
Elle permet :
- la synchronisation bancaire automatique, limitant les erreurs de saisie manuelle ;
- la production conforme du fichier des écritures comptables (FEC), exigé en cas de contrôle fiscal ;
- un accès collaboratif pour faciliter le travail de l’expert-comptable ;
- un suivi en temps réel de l’activité à l’aide de tableaux de bord personnalisables.
Exemples : Indy, QuickBooks, Axonaut, Livli, Pennylane.
Les applications de gestion en ligne
De nombreuses applications proposent aujourd’hui des fonctionnalités utiles au quotidien :
- scan et intégration automatique des justificatifs (notes de frais, factures) ;
- édition de devis ou factures directement depuis un smartphone ;
- synchronisation multi-appareils et rappels d’échéances fiscales.
Exemples : Tiime, Wity, Freebe, Georges.
Se former à la comptabilité d’une entreprise individuelle
Pour maîtriser les fondamentaux comptables de votre entreprise individuelle, plusieurs options s’offrent à vous en 2025 :
- Les MOOC (Massive Open Online Courses) sont des cours en ligne gratuits ou peu coûteux, proposés par des universités ou plateformes reconnues comme Fun-MOOC ou OpenClassrooms ;
- Les formations CCI (Chambres de commerce et d’industrie) s’adressent aux créateurs et dirigeants de TPE-PME. Courtes et pratiques, en présentiel ou en ligne, elles permettent d’acquérir rapidement les bases de la comptabilité, de la fiscalité et de la gestion.
Investir dans ces connaissances sécurise considérablement la gestion de votre patrimoine professionnel.
Est-il obligatoire d’avoir un comptable en entreprise individuelle ?
Faire appel à un expert-comptable n’est pas obligatoire en entreprise individuelle, mais cela reste une sécurité précieuse pour assurer la conformité de votre comptabilité et optimiser votre gestion.
Les missions d’un expert-comptable
Un expert-comptable certifié apporte une expertise qui dépasse largement la simple tenue des comptes.
Son rôle englobe :
- L’analyse financière de votre activité ;
- L’optimisation fiscale ;
- La mise en place d’une comptabilité complète pour sécuriser le patrimoine de votre entreprise individuelle.
Il assure également la conformité de vos documents avec les exigences légales en vigueur.
Tarifs d’un expert-comptable pour une entreprise individuelle
Les honoraires annuels varient selon la taille et la complexité de votre activité.
Pour une entreprise individuelle, comptez entre 1 500 € et 2 500 € HT par an pour la tenue comptable et l’établissement du bilan en 2025.
Comptabilité d’engagement ou de trésorerie : quelle méthode appliquer en entreprise individuelle ?
La comptabilité entreprise individuelle peut relever de deux grandes méthodes selon le régime fiscal applicable : la comptabilité de trésorerie ou la comptabilité d’engagement.
Il est essentiel d’identifier celle qui vous concerne pour appliquer les bonnes règles de gestion.
Comptabilité de trésorerie : pour les activités simples et les régimes allégés
La comptabilité de trésorerie consiste à enregistrer les opérations uniquement au moment des encaissements et des décaissements effectifs.
Cette méthode repose sur une gestion en « flux réels » : une facture n’est comptabilisée qu’au moment du paiement.
Elle est :
- obligatoire pour les micro-entreprises ;
- appliquée par défaut aux professionnels libéraux au régime BNC (déclaration contrôlée) ;
- plus simple à tenir, avec un suivi des recettes et dépenses sans notion de créances ou dettes.
Par exemple, un consultant BNC encaisse une prestation en janvier. Il l’enregistre comptablement à cette date, même si la facture a été émise en décembre.
Comptabilité d’engagement : pour les régimes réels et les options à l’IS
La comptabilité d’engagement impose d’enregistrer les opérations dès leur naissance juridique, c’est-à-dire dès qu’elles sont facturées ou engagées, indépendamment de leur paiement.
Ce mode de comptabilité permet une vision plus fine de la situation financière de l’entreprise, en intégrant :
- les créances clients et dettes fournisseurs ;
- les charges constatées d’avance, amortissements, provisions, etc.
Elle est :
- obligatoire pour les entreprises individuelles soumises au régime réel normal BIC ;
- également requise en cas d’option à l’impôt sur les sociétés (IS) ;
- recommandée pour toute activité avec des décalages importants de paiement.
Par exemple, un artisan BIC facture un chantier en novembre, mais est payé en janvier. En comptabilité d’engagement, la vente est enregistrée en novembre.
Dès que vous êtes soumis au régime réel, ou que vous avez opté pour l’IS, vous devez appliquer une comptabilité d’engagement. La comptabilité de trésorerie est réservée aux régimes simplifiés.
FAQ
Peut-on utiliser un compte bancaire personnel pour son entreprise individuelle ?
Oui, sauf si vous êtes en micro-entreprise et que votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives. Dans ce cas, un compte dédié à l’activité professionnelle devient obligatoire.
En cas de cessation d'activité, quelles sont les formalités comptables ?
En cas de cessation, déclarez-la dans les 30 jours sur le guichet des formalités des entreprises. Soumettez une déclaration de résultat dans les 60 jours et une déclaration de TVA dans les 30 jours (régime réel normal) ou 60 jours (réel simplifié). Vos patrimoines professionnel et personnel seront réunis après radiation.
Que risque-t-on en cas de défaut de comptabilité ?
L’absence ou l’irrégularité de tenue comptable peut entraîner un rejet de comptabilité par l’administration fiscale, une majoration d’impôt, et des pénalités jusqu’à 80 % en cas de mauvaise foi ou dissimulation.